Temps de lecture : 2 minutes

Ce chapitre fait suite à une analyse du film : Avis. Jour de pluie à New York. Woody Allen vendu à Amazon. Romance commerciale. 4/10

***

Timothée Chalamet incarne ce semi oisif de bonne famille, qui crache dans la soupe et fait figure d’intellectuel. En tout cas, ce faciès à la Byron, montre tout le dédain supposé. Et il tend à écraser sa compagne initiale Elle Fanning avec l’étalement de cette confiture culturelle, mêlé de faux romantisme.

Cela pose une fois de plus la question de la présentation de l’intellectuel dans le cinéma américain. Jadis encore, surtout chez Woody Allen, ces personnages avaient encore de la consistance, des références solides et un bagage universitaire compatible. Mais là c’est un vol plané incertain au dessus d’un paysage dévasté.

En filigrane c’est l’American way of life et les vertus du bas peuple face à une élite branchée qui figure la nouvelle aristocratie. Bref, de la démagogie dans toute sa splendeur, dans toute sa laideur.

La culture dans ce genre de film, c’est l’étalage des références, un peu comme dans ces jeux télévisés. Les gagnants ne sont pas des intellectuels, mais des machines à mémoriser. Des singes savants.

À ceci doit s’ajouter un spleen nauséeux. Et bien entendu, tout ça engendre le rejet chez l’Américain moyen.

C’est pourquoi le héros est fier que sa mère ait été une prostituée et non pas une grande intellectuelle. Il connaît les origines du mal. Il n’est plus besoin pour lui de jouer et de se créer une personnalité factice.

Il n’y a jamais de vrai culture chez ces « animaux pensants » qu’on nous expose, mais juste de l’esbroufe prétentieuse. Et ce « travers » méprisant doit être vu comme tel. Le but putassier étant de mieux rejeter cette caste d’intellectuels, qui fait tant peur aux USA. Woody Allen se mettrait à adorer le dieu Trump ? J’en tomberais sur mes fesses.

Chapitre précédent ci-après : Avis. Jour de pluie à New York. Woody Allen vendu à Amazon. Romance commerciale. 4/10