Avis. Mystère des Cornouailles. Génial Hastings. Purée de Poirot. Agatha Christie tue le médecin. 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Le Mystère des Cornouailles est basé sur un récit intitulé…  Le Mystère des Cornouailles en français mais The Cornish Mystery en anglais.

Dans la série faux semblant l’autrice frappe soudainement et fort. Mme Pengelley, une vieille femme timide, se plaint à la trinité Hercule Poirot / David Suchet / Roger Carel que son mari essaierait de l’empoisonner.

Il n’en faut pas plus pour qu’elle meure obligatoirement. Notre Poirot transnational et néanmoins francophone battra sa coulpe une nouvelle fois, faute de ne pas avoir réagi assez rapidement. Sincèrement une fois de plus, il ne s’agit que d’une intuition absolument non étayée.

Roger Carel : « Un imbécile, un imbécile criminel, voilà ce que j’ai été, Hastings. Je me suis vanté de mes petites cellules grises, et maintenant j’ai perdu une vie humaine – une vie qui est venue à moi pour être sauvée. Jamais je n’ai imaginé que tout arriverait si tôt. Que le bon Dieu me pardonne, mais je n’ai jamais cru qu’une telle chose arriverait. Son histoire me paraissait artificielle. »

Ce Suchet supposé hyper-logique conservera toujours ce tic du mea culpa non crédible. Mais au fond de lui même, il sait bien qu’il faut laisser les crimes se produire, voire de se répéter, si on veut garder des spectateurs.

Je me copie colle tellement le truc du « premier arrivé, premier desservi » est constant chez Agatha Christie : « Grâce au retro-engineering, on se doute bien que le premier coupable potentiel n’est forcément pas le bon. Question de numérologie en quelque sorte ».

Elle est prise à son propre siège.

« Il faut dire qu’Agatha Christie met du sien pour embrouiller les pistes. Presque une autrice de feuilleton qui serait payée aux rebondissements. »

« Les épisodes se suivent et finissent quand même par se ressembler un peu. La romancière combine un nombre restreint de possibilités. Et au fur et à mesure, elle va épuiser les invraisemblances créées par cette mécanique matricielle. »

« C’est là que je veux en venir. Ce brouillard, ce nuage d’encre, c’est ça et uniquement cela le force de l’écrivaine. N’en faites plus jamais « la reine du crime », mais une « la reine de l’embrouille »

***

Alors Agatha nous ressort pour la énième fois le mobile de l’héritage et des complications de filiation et/ou d’alliances à ne plus en finir. Tuer la femme, faites accuser le mari et épouser l’héritière… l’affaire est dans le sac. Ah ce Radnor ! Oups cela m’a échappé !

La romancière n’hésitant jamais à se venger d’une réalité dans ses scripts, il y a fort à parier qu’elle était alors en litige avec un médecin obtus. Qu’est-ce qu’il déguste ce vieux toubib plein de mauvais réflexes diagnostiques !

Mr Gastrite contre Dr Empoisonnement : « Maudite absurdité ! Maudite absurdité, il n’y rien de vrai dans tout cela ! N’étais-je pas présent sur l’affaire ? Gastrite-gastrite pure et simple. Cette ville est un foyer de ragots-beaucoup de vieilles femmes scandaleuses se réunissent et inventent Dieu sait. … quoi. Ils lisent ces chiffons de journaux injurieux, et rien ne leur convient si ce n’est que quelqu’un dans leur ville soit aussi empoisonné. Ils voient une bouteille de désherbant sur une étagère – et hop ! – leur imagination s’en va avec le mordu entre ses dents. Je connais Edward Pengelley, il n’empoisonnerait pas le chien de sa grand-mère. Et pourquoi devrait-il empoisonner sa femme ? Dites-moi ça ? »

Vrai et faux d’ailleurs. Gastrite non, Pengelley innocent du crime oui, coupable d’adultère avec son assistante jeune et jolie, oui.

Hugh FraserCapitaine Arthur Hastings, ce génie ! A la fin, Poirot n’a pas de preuves, mais un réseau d’indices concordants. Il lui faut donc des aveux. Il les obtient en faisant du chantage. M X doit signer cette déposition qui l’incrimine, afin de sauver Pengelley injustement accusé et pour avoir un répit de 24 heures, lui permettant de tenter de s’enfuir. Et là Hastings invente deux policiers déguisés en quidam, prêt à l’arraisonner et qui ne sont en fait que des passants qui se tiennent la jambe de l’autre côté de la rue. Les bienfaits de la cure de riz indien !

Et plus qu’à l’accoutumé, Philip Jackson, en Inspecteur-chef James Japp, est le dindon de la farce.

Qui est le coupable dans Agatha Christie ? Aucun souvenir. Pourquoi ?

.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Myst%C3%A8re_des_Cornouailles_(t%C3%A9l%C3%A9film)

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire