Avis. Youtopia, Sugar Baby, Daddy – Internet Dating. Film djeun, idiot et moralisateur. 3/10

Temps de lecture : 3 minutes

Oh l’arnaque, que ce Youtopia de 2018 !

Ceux qui voudraient y trouver une méthode pour devenir un bon sugar daddy, y seront pour leurs frais. Il en est de même pour les sugar babies. Je ne peux que conseiller aux vieux vicieux et aux jeunes écervelées de passer leur chemin. Ils resteront ici sur leur « faim ».

Et puis ce n’est pas du tout ce qu’on attend du binôme sugar daddy / Sugar Baby. En l’occurrence, des libéralités contrôlées contre de l’affection mesurée, dans une relation plus chaleureuse que la prostitution pure et dure. Le film qui n’a rien compris oublie que quand il y a du sugar dans l’air, alors il faut que cela soit sweet.

Les « petites » ne sont pas dans la recherche d’un grand nombre de partenaires. Les uns et les autres doivent se connaître, s’apprécier un minimum et se respecter le plus possible.

Il ne s’agit pas d’un marché froidement tarifé. Les personnes concernées préféreront parler d’aides. Lesquelles seront données en fonction des circonstances. Ce qui maintient une sorte de bonhommie affectueuse. Même si les partenaires se doutent qu’on triche toujours un peu. Comme avec ce membre d’une famille éloignée qui est très malade et pour lequel la chérie, si généreuse, si gentille, a besoin d’être soutenue.

Les couples légitimes aussi ? Certains diront, que dans un mariage régulier asymétrique, on est dans cet ordre là. Ce n’est pas si osé de le prétendre. Un partenaire à la situation plus humble est forcément « aidé » par le plus fort. Il serait très « impoli » de ne pas être câline (ou câlin) après cela.

***

Mais en réalité, ce n’est pas de sugar daddy / Sugar Baby dont on cause dans le film, mais du « sugar dating ». Une sorte de prostitution sur Internet sans intermédiaire. C’est nettement moins sympathique.

Le suspense est pourri. Puisqu’on tourne autour du pot, tout au long du script, en se gardant bien de laisser l’adolescente consommer. Ce suspense-teasing ne tient pas longtemps la route. On a vite compris les intentions des concepteurs et le fait qu’ils ne veulent pas prendre de risque, en virant cradingue.

Le réalisateur de ce navet, fait tout pour éloigner le moment fatidique. Mais quand donc la pauvrette aux abois va-t-elle finir par se vendre tristement ?

Cet escamotage permanent a du mal à dissimuler une moraline de bas étage. C’est du flan en mode sulpicien. Elle fait cela pour sauver sa mère ! On se croirait dans un mélodrame de l’époque du muet, avec une petite miséreuse en loque qui lève les yeux au ciel, alors qu’elle défaille sur le trottoir enneigé.

Matilda De Angelis transpire par tous les pores, la fausse humilité des petites d’aujourd’hui. Et donc elle est d’une incroyable prétention. Elle pense pouvoir faire mieux que son entourage, dont sa mère. Alors qu’elle ne connaît pas la faillite totale dans laquelle elles sont toutes deux plongées. Soyons clair, elle prend les autres pour des cons. D’où sa brutalité. Les gamins d’aujourd’hui prendront cela pour une salutaire expression de sa modernité. Ah si jeunesse savait…

Mais attendez, vous ne savez pas encore que l’on va atteindre le sommet du n’importe quoi. Matilda ne va pas accumuler les coucheries pour se faire un pécule raisonnable. Elle va mettre en vente sa virginité. Et Alessandro Haber, qui campe un vieux pharmacien friqué, proposera sans broncher 35.000 euros pour cela, à condition que cela soit quasiment tout de suite, sans doute car il bande encore. Faut pas être impulsif comme cela ! Comble de l’incongruité, il a cela à l’officine dans un carton à chaussure, parfaitement accessible à tous. Vraiment nul ce synopsis !

La somme n’a aucun sens. A moins que paradoxalement ce film donneur de leçon à la #MeToo

de mes deux (two), veuille susciter des vocations !

Et la tractation immédiate en espèces est du délire complet. Aucune garantie qu’il ne s’agit pas d’une arnaque. Le film se veut branché sur la modernité, comme avec ces incises 3D vidéo ou ces tics de la jeunesse. Pourtant il manque singulièrement d’intelligence, sur cette affaire d’enchères en ligne (darkweb quand même)… comme pour tout le reste.

La chute est mortelle ! C’est la vieille qui se dévoue. Et là on tombe dans une farce absolue. Qui sait cela fera peut être un film kitsch culte dans quelques décennies.

Arnaque complète. La seule chose que vous aurez en échange de votre billet de cinéma ou de votre participation au bouquet de votre box, sera de voir les lolos de Mlle De Angelis. On a mieux et gratuit sur Internet (hum).

***

Tous ces apprentis cinéastes manquent singulièrement d’imagination. Figurez vous qu’il y a désormais un autre Sugar Baby (2023).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matilda_De_Angelis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sugar_daddy

https://en.wikipedia.org/wiki/Youtopia_(film)

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