Blade Runner 2049. Ryan Gosling, Harrison Ford, Ana de Armas. 6/10

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Il y a une grande équivoque, qui obscurcit le champ de vision du grand public. La Science-fiction de cinéma est très largement inférieure aux recherches que l’on trouve dans son versant littérature. Et ils ne le savent pas !

Ryan Gosling et Harrison Ford sont deux acteurs qui ne déméritent pas. Le problème est ailleurs. Nous sommes en présence d’une Science-fiction qui accorde trop de place à la Space fantasy, quoique en mode mineur dans cet opus.

Les amateurs de parc d’attraction ne sont pas trop regardants. Pour les plus exigeants, les récits sur les robots indociles, cela va un temps. Ces pinailleurs auraient préféré de plus intelligentes prospectives. Sans ouverture de nouvelles pistes imaginaires, le genre a très peu d’intérêt.

C’est un art difficile d’anticipation, où peu de films réussissent. A vouloir vaincre sans prise de risque, on risque de se planter sans gloire, comme aurait pu l’énoncer à sa manière ce brave Pierre Corneille.

Ana de Armas est une création female-like, assez virtuelle, dans un style flou et évanescent au départ. Mais à sa mesure, elle convient bien à ce robot chasseur de robots périmés, qu’est ce cher taiseux Ryan Gosling. En plus, la môme semi-transparente peut servir de briquet ! En 2049 on fume encore.

En tout cas cette pseudo-femme “branchée” fait mieux l’affaire, pour les fantasmes à diodes, qu’un Jean-Luc Mélenchon holographique, mais qui ne dédaigne pas allumer le feu, lui non plus. Cet(te) androïde rêve sans doute de moutons électriques.

Croassez comme des corbeaux et multipliez vous, puis bouffez les yeux de ceux qui vous ont nourri”. C’est la grande menace du Cría cuervos. Les robots se reproduisant eux-mêmes, permettent certainement des économies industrielles, mais font peur tout de même, vu qu’ils risquent de nous faire le coup du Grand remplacement. Allez hop Hérode, on s’embarque pour le Massacre des Innocents 2.0.

Le film commence par des coups de poing, et continue ainsi, à l’instar de pratiquement tous les longs métrages hollywoodiens qui se respectent. C’est ennuyeux à mourir.

Pour qu’il y ait un semblant de suspense, les combats entre les entités supérieures et les humains sont rarement dans un rapport disproportionné. On n’arriverait donc pas à faire des androïdes vraiment balaises et qui fassent la loi… ou l’inverse !?

C’est la dure loi du cinéma (le « suspense act ») que de nous donner à penser que les Anakin Skywalker (Dark Vador) sont systématiquement juste ce qu’il faut un cran en dessous des Luke Skywalker (le gentil). Il leur faut un combat relativement équilibré, pour qu’il y ait un vainqueur in extremis … et qu’ils puissent remettre cela d’épisode en épisode.

Comme je le suggérai d’entrée de jeu, le gros problème c’est le manque d’idées innovantes et crédibles dans ces scénarios foireux. Ici, seul le ton change et cela n’en fait pas une œuvre géniale pour autant.

Où est passé le Ridley Scott, réalisateur du premier Blade Runner de 1982 ? Regardez bien, il se cache ici, en tant que coproducteur.

Le film a du compter sur une intense propagande, un enfumage de la critique, et une diffusion mondiale, pour rentrer dans ses fonds. Mise de 150 millions et rentrée de 260 millions, on a vu mieux avec un tel battage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blade_Runner_2049

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blade_Runner_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Science-fiction

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ridley_Scott

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