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Tout le monde semble avoir renoncé à l’appellation officielle Beijing au profit du vieux nom Pékin. Pour une manifestation supposée tournée vers l’avenir, cela fait tache.

Qu’on le veuille ou non ces cérémonies sont des messes dans lesquelles communient des millions de personnes, voire des milliards. Depuis que les religions sont en perte de vitesse, le sport de haut niveau, avec ses compétitions mondiales, tend à en remplir certaines fonctions liturgiques vacantes.

L’écologie religieuse paraît encore trop punitive pour remplir le vide. Les excursions spatiales ne passionnent plus toute une planète comme avant.

On peut bien sûr évoquer « l’idéal olympique », d’autant plus qu’on le doit à notre baron français Pierre de Coubertin en 1894. D’ailleurs la première phrase prononcée dans le grand stade à Pékin était en français.

On n’aura pas trop de mal à trouver des arguments montrant que cet idéal est perverti dans son application. Il y a de l’argent en jeu, il y a de l’instrumentalisation…

L’essentiel demeure avec cette « émouvante » ouverture mondialement retransmise. C’est l’esprit général d’un but supérieur commun qui compte ici. C’est cela que ressent l’humanité qui a accès à un poste de télé.

Le dépassement peut n’être qu’un petit écart de plus dans un pas de saut en longueur, mais c’est un grand pas symbolique pour l’humanité ; comme on dit.

Reprenons un thème cher à Yuval Noah Harari dans Sapiens : Une brève histoire de l’humanité.Il s’agit de notre avantage sur les autres espèces, grâce à nos capacité de collaboration efficace avec un nombre potentiellement gigantesque d’humains. Et ceci grâce au partage de fictions, qui peuvent motiver de grandes cohortes.

Ce point m’a frappé dans le documentaire sur les origines révélées de Stonehenge (2021). On se rend compte que des peuplades se déplaçaient sur des centaines de kilomètres avec des monolithes de plusieurs tonnes. Ce qui est quand même une indication de l’énorme valeur conventionnelle que cela avait pour eux, alors que pour nous cela semble si vain.

De plus l’extension de ce structures en « milestones » a correspondu à la propagation d’une civilisation, où les uns et les autres vivaient plutôt en paix. Or quoi de plus abstrait que la symbolique d’un immense cailloux à peine taillé.

Les Chinois ont choisi une bienheureuse simplicité en lieu et place des surenchères habituelles. Ce qui semble du dépouillement, est en fait la résultante d’un long cheminement vers l’épure. C’est très chinois cette démarche. Un simple flocon de neige, devient ainsi un parfait logo universel. Ce qui rend le message plus percutant.

Il y a quand même eu un grandiose feu d’artifice dans ce pays qui a inventé la poudre. Ils ont réussi à projeter dans le ciel les 5 cercles enflammés.

Aucune raison d’entamer ici un couplet sur les droits de l’homme non respectés et toutes ces choses qui sont malheureusement dans le trop ordinaire du comportement « humain ». On trouvera de la place ailleurs, ce n’est pas le moment.