Critique. Sens de la vie. Monty Python, hommes révoltés. Humour et philosophie. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Le gros du film consiste en une « tournée » descriptive et commentée, de la naissance à la mort. C’est commode car nos auteurs n’ont qu’à suivre la banale chronologie, en appuyant sur les moments forts.

Commentaires en 4 épisodes :

  1. explication-sens-de-la-vie-monty-python-philosophie-et-humour
  2. sens-de-la-vie-monty-python-secret-revele-guerre-et-pets-folies-bergeres
  3. critique-sens-de-la-vie-monty-python-hommes-revoltes-humour-et-philosophie (vous êtes ici)
  4. sens-de-la-vie-monty-python-suicide-fin-de-vie-determinisme-et-humour

On retiendra les passages tardifs d’un maître de cérémonie, qui semble détenir une vérité et qui en tout cas a de l’aplomb. C’est une sorte de Jiminy Cricket, sorti du réfrigérateur en chantant. Il envoie l’essentiel, c’est à dire la grosse dose de relativité grâce à l’énumération de mesures sidérales. Qui et quoi sommes nous face à cela ? C’est bin vrai, ça.

La leçon est agrémentée de quelques démonstrations par l’absurde, dont des provocations « borderline » en tout genre. Ce qui colle bien à l’humour de nos affreux « so british ».

Autre manifestation du non-sens, avec cette critique hyperbolique et ultra-explicite des méfaits du catholicisme romain et ses répercussions sur les naissances. De nos jours certains prêteront plutôt ces portées généreuses aux mahométans les plus orthodoxes (les juifs extrêmes de même?). Les cathos semblent s’être calmés sur ce point.

Quoiqu’il en soit, les athées se réjouiront. Les croyants bornés feront la gueule.

Le pauvre Mahomet, en prend plein la tronche, décidément. L’idée est simple. C’est parce qu’il est un chauve honteux qu’il ne veut pas être représenté. Il fallait oser ! Eh bien osons.

Le juif y passe aussi mais John Cleese présente hypocritement ses excuses.

C’est fou comme on pouvait salutairement se moquer des croyances, dans cette « divine » époque.

***

Il y a constamment la mise en avant d’une posture « civilisée » très british et c’est ce porte-à-faux perpétuel avec la sordide réalité qui est la vraie cible. Un combat rentré contre, l’obéissance, l’obséquiosité et la servilité.

Ce conflit porteur, humoristiquement parlant, s’illustre particulièrement dans cette critique multi-azimut de l’armée. Ce n’est certes pas nouveau. Le comique Troupier était connu déjà dans les années 70 (1870).

Pour bien faire, l’obéissance et la désobéissance inversent leur rôle. Le soldat qui préfère flemmarder a gain de cause et l’adjudant borné retourne faire ses manœuvres tout seul. Il questionne à lui seul la servilité et le sadisme.

La bataille contre les zoulous est du même tonneau. Le flegme des officiers leur empêche de voir la réalité, mais la réalité ne leur en tient pas rigueur et s’adapte au fur et à mesure. La métaphore de la morsure de tigre (en Afrique?) est une belle fuite en avant visuelle.

Même l’absurde est questionné avec ces personnages qui se sont déguisés en faux tigre, en bordure de jungle. « On est fou on n’est pas fou », « on est ceci on est cela »… « On a la jambe manquante et non on ne la pas »… et cela ne s’arrête pas.

Le jeu consiste à toujours aller un peu trop loin et non pas à rester confinés dans les limites. Et dans ces extrêmes le « sens » finit par être mis à mal. A vous de reconstituer cette myriade de situations avec « absence de sens » ou avec un sens approximatif dévié par les métaphores langagières, pour en faire le « sens de la vie ». Saussure y perdrait son latin.

Allusion subtile au genre. Il y a 40 ans il n’était pas courant de décréter que le genre ne devait pas être trop prématurément déterminé. Ainsi quand la femme encore allongée à la table, demande si son rejeton est une fille ou un garçon. On peut penser que c’est on ne peut plus légitime. Mais le surdoué Cleese la sermonne en lui disant que c’était un peu précipité defixer ainsi le genre. Comme si l’on privait ainsi le nouveau-né d’un choix possible. C’est vraiment moderne et aussi stupide à cette époque que ça l’est maintenant. La différence, c’est que dans le temps on pouvait en rire.

Quoiqu’il en soit, on peut se régaler, sans se creuser trop la tête.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Monty_Python

Monty Python : Le Sens de la vie (1983, Monty Python’s The Meaning of Life)

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Bouffe

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