Drancy, Pitchipoï, camp, portes de Paris. Aloïs Brunner, Saada, Klarsfeld. 8/10

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Désormais, on connaît tous ce camp de Drancy à la connotation sinistre ; l’antichambre de l’horreur nazie.

Figurez-vous que ces barres HLM (ou plutôt HBM) édifiées en un vaste U, sont toujours utilisées de nos jours. Mais elles ont aussi servi pour enfermer des collabos, à la Libération.

Le « destin » de ces immeubles est pour le moins étonnant. Il est reconstitué ici en 2012 par le réalisateur Philippe Saada.

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Faciles à contrôler, ces édifices des années 30 servent de camp de concentration (au sens premier) de 1941 à 1944. Il s’agit de réunir la plupart des juifs raflés pour les envoyer vers la destination « finale » de Auschwitz (Pitchipoï)

Les victimes ne savent pas du tout le sort qui les attendent. On leur a dit qu’ils iraient dans des camps de travail et que tout se passera bien s’ils sont sages. C’est évidemment peu crédible quand on a à faire à des enfants ou à des septuagénaires ou des octogénaires.

Et lors des « voyages » ils sont entassés et il y a une consigne claire d’exécution de 10 « otages » par wagon en cas d’évasion. Ce n’est donc pas un périple vers un Kibboutz allemand.

Mais nous n’y pouvons rien, l’être humain se rattache désespérément au moindre espoir, fut-il clairement insensé. Il y a eu cependant des suicides « raisonnables » de la part d’êtres sans doute conscients du pire à venir.

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Nul n’est sensé ignorer la grande rafle du Rafle du Vélodrome d’Hiver ( vél’d’hiv) – confer les enfants-du-vel-dhiv-1992- avec les récits glaçants de annette-et-michel-muller. Michel intervient d’ailleurs dans ce documentaire sur Drancy et retrace son « aventure » poignante avec sa sœur en ces lieux maudits. Leur mère n’a pas pu être sauvée. La crasse, les excréments et la puanteur sont omniprésent sur ces sites. Et ce d’autant plus que les enfants laissés à leur sort, n’ont pas toutes les possibilités nécessaires pour faire leurs besoins urgents. Mais la discipline est encore supportable. Les vigiles crient mais ne frappent pas. C’est dit dans le reportage. Mais ce dernier point est contesté.

Bizarrement avec la nouvelle administration nazie de Alois Brunner qui démarre en juillet 1943, l’ordre et la propreté reviennent. En soi, c’est un bon point qui est salué par les détenus. Par contre ces tortionnaires sont violents et pas que dans les paroles. Cette « saloperie » est un antisémite ultra convaincu. Fonctionnaire plus que zélé, il est très actif et efficace dans ses traques. Et comme les convois « français » de juifs s’étaient raréfiés (Vichy aurait joué un rôle), il fera remonter en flèche les statistiques. Plus aucun flic français dans le camp. Ils sont rejetés en dehors, chargés d’une surveillance de pure forme.

Le triste sire sera condamné à mort à la fin de la guerre. Mais cette pourriture, qui n’a jamais montré de remords, réussira à se planquer en Syrie où il rendra des « services » (tortures etc) – Il sera localisé avec un certain succès par Beate et Serge Klarsfeld. Il meurt au moyen-orient sans qu’on l’ait attrapé. Entre temps Damas l’a fait enfermer. Il était devenu une prise de guerre négociable. Confer alois-brunner-tueur-de-juifs-de-drancy-a-damas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Drancy

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alois_Brunner

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_du_V%C3%A9lodrome_d%27Hiver

https://www.fondationshoah.org/memoire/drancy-1941-1944-un-camp-aux-portes-de-paris-un-film-de-philippe-saada

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