Eloge Anarchie, ni dieux ni maîtres. Ni Aurobindo, ni commissaires du peuple. Zhuangzi 

Temps de lecture : 3 minutes

Sri Aurobindo allume un voyant “NeuroToxine” dans le radar mental.

NDLR : Plusieurs d’entre nous ont eu au moins un ami qui ne jurait que par lui à une certaine époque (éloignée…) et maintenant, plus du tout. D’autres ne sont jamais revenus de leur périple mystique aux Indes. Une personne proche m’a envoyé de là bas, assez régulièrement des messages insistants, du genre qu’il fallait se grouiller, vu que c’était la fin du monde – Visiblement elle avait LA solution.

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Et puis,

Prétendre apporter la paix grâce aux rites et corriger les mœurs par les règlements, dans une société où le maître des hommes tremble et se tourmente en haut dans son palais tandis qu’en bas le peuple se débat dans la misère, me semble aussi vain que de vouloir endiguer les eaux du déluge avec une poignée de terre et obstruer avec le doigt la source jaillissante et insondable d’où proviennent les océans

Le majestueux Tao du flux de la Nature n’admet pas ces minables catégorisations

Désolé je plane bien avec Zhuangzi et ses amis anarchistes avant l’heure.

LIVRE : Tchouang Tseu. Jean Lévi: Le coup du Hibou

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zhuangzi_(livre)

🙂

PS : je ne peux que recommander “Éloge de l’Anarchie par deux excentriques chinois” Trad. et Intro par Jean Lévi, Editions de l’Encyclopédie des Nuisances 2005, pour le salut des âmes perdues.

… dont cet extrait de “De l’inutilité des princes”:

“Les confucéens prétendent que l’Auguste Ciel, après avoir donné naissance au peuple, l’a doté d’un monarque. Mais le Ciel a-t-il une langue pour prodiguer ses conseils ?

Les faibles se soumettent aux forts et les sots se laissent commander par les fourbes: Les rapports entre prince et sujets reposent sur cette soumission des faibles, comme le contrôle des masses ignorantes sur celle des sots. Ainsi l’esclavage et la corvée sont l’expression d’un rapport de force et d’intelligence entre les hommes où l’Azur n’a aucune part.”…//…

“Si le jade blanc ne pouvait être brisé y aurait-il des tablettes de cérémonie? Si le Tao n’avait pas périclité, aurait-on eu besoin de se raccrocher à la bonté et à la justice?

C’est ainsi qu’il fut possible aux tyrans Kie et Tcheou et à leurs émules de faire griller leur prochain à petit feu, de mettre à mort ceux qui leur adressaient des remontrances, de couper en rondelles les princes feudataires, de transformer en hachis les chefs territoriaux, de disséquer le coeur des sages et de scier les jambes de qui bon leur semblait; ils se livrèrent aux pires excès de la barbarie, allant jusqu’à inventer le supplice de la poutre ardente.

Si de tels individus étaient restés de simples particuliers, même dotés du plus mauvais fond et des désirs les plus monstrueux, jamais il ne leur aurait été loisible de se livrer à de telles exactions. Mais du fait qu’ils étaient princes ils purent donner libre carrière à leurs appétits et lâcher la bride à leurs vices, si bien qu’ils mirent l’empire à feu et à sang.

Ainsi l’institution des monarques est la cause de tous les maux. Comment agiter les bras lorsqu’ils sont pris dans les fers et faire preuve de résolution lorsqu’on se morfond dans la boue et la poussière?

Prétendre apporter la paix grâce aux rites et corriger les mœurs par les règlements, dans une société où le maître des hommes tremble et se tourmente en haut dans son palais tandis qu’en bas le peuple se débat dans la misère, me semble aussi vain que de vouloir endiguer les eaux du déluge avec une poignée de terre et obstruer avec le doigt la source jaillissante et insondable d’où proviennent les océans” 

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