Eric Bruyas, tuerie Saint-Andéol. Héritage Bédien mortel. Faites entrer l’accusé 8/10

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Ce beau garçon a des problèmes financiers. Sa petite entreprise ne fonctionne pas très bien. Pourtant elle a été aidée à l’origine par un prêt de la belle famille.

Il se dit qu’il pourrait hériter grâce à sa femme, s’il supprimait une cascade de personnes au-dessus d’eux.

  • Si l’affaire n’était pas si sinistre on aurait pu en faire un scénario à la Carambolages (1963) Bluwal, Tchernia, AudiardSerrault élimine chacun des échelons hiérarchiques qui l’empêchent d’être au sommet. Ce qui est figuré par la valse des équipes qui montent chaque fois un étage.

Éric Bruyas qui a à peine 31 ans semble bien paisible et serein. Pourtant il fit ces quatre crimes méthodiquement, en tuant un à un les membres de la famille Bébien, qui le gênaient.

Ils étaient tous sous le même toit, mais avaient des emplois du temps étagés. Dès que c’était l’heure pour l’un, il le zigouillait, puis mettait son cadavre à l’abri, pour ne pas effrayer le suivant de la liste.

Toute une famille y est passée. Le champ était libre jusqu’à l’héritage.

C’était un peu trop beau.

Comme il était un habitué, le chien pourtant d’habitude expressif voire mauvais, ne s’était pas manifesté. Les voisins ont été catégoriques sur cette absence de réaction. Il y avait de quoi faire sourciller les enquêteurs.

Par ailleurs, il était plus qu’évident qu’il fallait une très bonne connaissance des emplois du temps de chacun, pour commettre ces meurtres. Et puis il devait rentrer dans la demeure sans éveiller les soupçons. Enfin, rien ne semble avoir été volé ou fracturé.

Voilà qui en fait beaucoup.

Pour conclure ces mauvaises actions qui se sont étalées sur la journée, il a mis le feu à la maison.

Mais là c’était plus malin, car il a utilisé des bougies pour retarder l’action et se donner ainsi plus facilement un alibi. Il était ailleurs et assez loin au moment de l’explosion.

Mais les soupçons étaient tenaces. Comme on vient de le voir, il s’agissait forcément d’un familier. Il était facile de désigner ceux à qui profitaient les crimes.

Éric Bruyas n’a pas été très fin en harcelant les assurances dès le lendemain pour savoir quand son couple aurait les fonds. On avait un mobile.

L’attitude nonchalante et dégagée du couple aux obsèques a été pointée du doigt par les bonnes et les mauvaises langues.

Les alibis aux diverses heures de crime ont été mis à mal.

Il restait celui du feu final qui était en sa faveur et qui était difficile à remettre en cause. Seulement voilà, c’est lui même qui a détruit sa bonne excuse en avouant in fine la mise à feu. Il a été mis sous pression avec une photo des jerrycans.

Pour justifier cet argument abracadabrantesque, il a dit ne pas avoir voulu laisser ce spectacle des crimes d’un autre à sa femme. Scène révoltante qu’il aurait découvert, lui le grand innocent. Il se serait même débarrassé du 22 long rifle du méchant qu’il aurait croisé, à un endroit précis de la rivière, qu’il a indiqué.

Quel nigaud ! A partir de ce récit grotesque les policiers n’ont pas eu trop de mal à le mettre en cause.

Sa femme a rapidement été disculpée. Elle tombait des nues. En une minute, elle a détesté celui qu’elle aimait. Ce fut comme une prise de conscience éclair. Subitement la culpabilité d’Eric ne lui faisait plus aucun doute. Je connais ces intuitions térébrantes.

Le jeune homme a eu beau tout faire pour ne pas se faire attraper, il était coincé. N’ayant pas trop de cartouches, il s’est contenté de clamer son innocence, comme bon nombre de coupables.

Jugé coupable sans l’ombre d’un doute, il a finalement été incarcéré à perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans. Il est mort cependant d’un cancer du poumon avant la fin de la peine de sûreté. L’administration « bonne princesse » lui avait accordé une suspension de peine d’une année.

Frédérique Lantieri et toute l’équipe de ce Faites entrer l’accusé de 2013, se sont bien débrouillés. Ils ont eu comme toujours la bonne idée de réunir des protagonistes qui ont pu témoigner à distance des évènements. Dont Samantha Bébien Bruyas, la femme du criminel. Je suppose qu’il faut des trésors de diplomatie pour permettre ces interviews là.

***

Baratin indécent du Net marchand. A fuir !

« Le 30 mai 1995, vers 18 heures, à Saint-Andéol-le-Château, une petite ville du Rhône, la maison de la famille Bébien est la proie des flammes »

Et dire que ces phrases robotisées, ou à peine transformées par un humain qui passait par là, sont propulsées aux premiers rangs de Google. Sacré moteur : C’est pas bien ce que tu fais là, pour quelques maravédis. Surtout que nous autres « qu’on a du vrai contenu », tu nous relègues à x pages de là !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_de_Saint-And%C3%A9ol

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