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Je vais vous faire trois aveux :

1) D’abord, en ce qui me concerne, l’enchantement du long métrage, tient presque tout entier dans la vision de cet objet céleste, qu’est la Toyota 2000 GT. Je la guette, je la scrute et je m’envole avec. A chaque fois.

Le seul amour qui m’ait duré plus de 50 ans. Et ce, sans doute, car je n’ai pas cédé à la tentation de trouver un de ces César décompressés, dûs à Satoru Nozaki. Une détention quasi impossible d’ailleurs, avec seulement 337 exemplaires produits et un prix moyen actuel de 1.000.000 d’euros.
En ce qui concerne les beaux mirages de l’extrême-orient, la Nissan 300ZX m’a suffi.

2) Deuzio, j’ai presque honte d’avoir aimé ce film jadis. Car en vérité, en ce qui concerne l’image de la femme, il est plus laid que tout ce que j’ai pu voir jusqu’à présent.

Pas que j’aie retourné ma veste et que je sois devenu un des ces soutiens émasculés des ultra-féministes. Mais plutôt que je me désole égoïstement de voir ces femmes prisonnières des préjugés de cette période. Rien ne m’attire dans les oiseaux en cage.

Rien qu’en prenant l’abord masculin, je vois énormément à redire dans cette présentation de « l’objet » féminin.

Même dans les couches les plus reculées et ultra-machistes, je pense que mon genre n’est plus vraiment partant pour cette subordination puérile, aujourd’hui. Cette mise en application s’assimile peu ou prou au principe du code civil de 1804, qui inscrit dans le marbre l’infériorité de la femme en l’assujettissant au devoir “d’obéissance à son mari”. La porte est ouverte aux tyrans domestiques

Qui voudrait encore de ces femmes-enfants, présumées immatures à vie et incapables d’agir hors des consignes masculines ? A moins qu’on ne souhaite des « poupées sexuelles » gonflables, selon nos envies et toujours à nos ordres.

Je sais que beaucoup d’hommes s’en satisferaient. Mais l’amour ce n’est pas cela, c’est la conquête par l’un et par l’autre, l’échange, la vérité des sentiments et des désirs, pas cette sorte de prostitution imposée. Bien sûr cela n’empêche pas des ébauches de dominations de part et d’autre. Cela fait partie d’un jeu subtil qui dépend de chacun et ne doit pas être imposé par une loi implacable. Le modèle amoureux est libre mais il n’est pas univoque. Qu’on se le dise.

Des femmes en veux-tu en voilà. Et l’exotisme en prime :

Il n’est pas étonnant que la sélection des acteurs masculins par wikipédia se résume à Sean Connery et une courte apparition du méchant Donald Pleasence. Lequel sera habilement parodié dans Austin Powers de Jay Roach par le génial Mike Myers en temps que Dr Denfer. Un mec et un demi-mec point barre.

Alors que les belles filles, il en pleut des tonnes : Akiko Wakabayashi, Mie Hama, Karin Dor et bien d’autres qui font de la figuration et ne sont pas nommées. La corne d’abondance regorge de ces fines beautés, à deux pattes.

La forte représentation en très jolies jeunes femmes japonaises, avec leur typologie bien particulière, tend à conforter ce statut particulier du « sexe faible » assez largement répandu dans le monde. On n’est pas si loin du monde-suzie-wong-1960.

Femme bridée par l’homme en Occident, et Nippone un peu débridée (chirurgie?) en Orient, mais avec cette fausse retenue de femme soumise mais en ébullition interne, qui nous étonne et nous émeut tant dans le meilleur-ozu-setsuko avec l’extraordinaire Setsuko Hara.

Je serais un gros menteur si j’affirmais ne pas être sensible à ces dames.

Je ne m’intéresse pas trop au look des hommes. Mais je suis forcé de constater que le petit père Bond a vieilli en 5 ans, depuis le Dr No de 1962. Et puis sa peau est grêlée en 1967. Qu’est ce qui lui est arrivé ? Cela dit, il fait moins gamin. La maturité convient bien à Sean Connery. Les années suivantes le montreront de plus en plus. D’ailleurs, il est rare que nos amies les filles ne soient pas sous le charme de cet homme, alors qu’il devient grisonnant.

Les captations maladroites de Gemini en carton pâte et autres engins spatiaux, peuvent faire sourire à l’époque de gravity-2013-cuaron.

Sinon c’est du classique avec les éternels rôles secondaires récurrents : Bernard Lee en « M », Lois Maxwell en tant que compréhensive Miss Moneypenny et Desmond Llewelyn en « Q »

Les James Bond ont toujours voulu avoir un côté didactique, soit qu’on aborde les technologies dernier cri, soit qu’on nous présente sous des dehors compréhensibles, un folklore étrange qui pourrait nous intéresser, comme avec ce tournoi de sumo ou avec ces défilés de ninjas. Plus récemment la série s’intéresse aux nouvelles tendances sociétales, tout en nous montrant encore les voitures les plus désirables avant leur sortie officielle. Cela se veut en avance sur son temps.

Un gros gadget électronique encombrant, sorti comme par hasard de son veston, lui permet de décoder n’importe quelle serrure de coffre fort. – Le héros se ballade donc toujours avec cela dans la poche, warf ! Franche rigolade !

L’intrigue ? Il n’y aucun intérêt à vous raconter, ce qui n’est qu’un canevas prévisible et convenu. Des méchants sèment la zizanie dans les deux grands blocs. Ils ont une base souterraine très classique, mais sensée représenter l’absolue modernité. Ce repère doit forcément exploser à la fin. Les méchants sont éliminés et les gentils fêtés. Une femme est le cadeau Bonux que l’on doit au soldat méritant.

Et on agrémente le tout, de plans où les femmes cèdent aux baisers voluptueux de James.

3) Je fais mon dernier aveu, je me suis endormi un peu au milieu du film. J’ai des excuses, l’ayant vu de trop nombreuses fois.