Étrusques – civilisation mystérieuse de Méditerranée. Alexis de Favitski. Ton grotesque. 5/10

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C’est comme cela maintenant. Pour attirer le spectateur vers le documentaire, il faut glisser dans le titre « mystère » ou « trésor » ou cette sorte de leurre.

  • Le réalisateur Alexis de Favitski est coutumier de ces pratiques racoleuses et il en fait de plus en plus depuis 2017 : Les Mystères de la Tapisserie de Bayeux – Migrations secrètes – La vie secrète des lacs – Le lac Carrera, de l’eau en terre inconnueL’Enigme de la Tombe Celte…

Ici bien entendu, la civilisation étrusque reste assez énigmatique sur certains plans. En particulier pour son écriture grecque inversée, dont on ne comprend pas encore grand-chose.

Mais pour le reste, les contemporains d’alors, et aussi les notres de maintenant, ont assez bien documenté ce monde. En particulier les Romains qui les ont supplanté.

Ce travail, présenté comme une investigation, est sérieux mais lent et finalement peu informatif. En tout cas rien de bien nouveau. A part peut être la localisation d’une ville, citée par Tite-Live.

On nous fait le coup classique du suspense d’ouverture de tombes. On démarre l’affaire au début du « reportage » et on donnera l’assaut final à la conclusion. Sur le mode hollywoodien de l’histoire B.

Ce qui me déplaît le plus c’est à nouveau le ton. La récitante off, semble touchée à titre personnel par l’histoire de ce peuple. Elle s’apitoie alors qu’on ne lui a rien demandé. On la sentiment qu’un tombeau étrusque lui est tombé sur le pied, pour qu’elle souffre autant, comme naguère l’avion du journaliste télé Gicquel.

  • Coluche : «Quand y a un avion qui s’écrase dans le monde, c’est sur les pompes à Roger Gicquel.»

Cette ethnie a dominé la région pendant 700 ans au moins, en imposant ses règles, mais ce qui n’empêche par le docu de nous les présenter comme de pauvres victimes, que l’on voudrait associés à un paisible âge d’or, voire à un jardin d’Éden. Et on se morfond car ces « innocents » vont finir par être phagocytés si « injustement » par les méchants « colons » Latins.

Ce storytelling qui encombre les approches scientifiques télévisées de nos jours est franchement consternant.

Le documentaire s’abaisse même à des considérations anachroniques révélatrices d’un esprit lutte des classes. Ce sont les riches qui « profitent » de ces somptueuses nécropoles. Rien pour les pauvres et c’est bien injuste.

Il y a aussi l’inévitable verbiage sur la place des femmes, grâce à des élucubrations sur la taille des membres inférieurs. Mon dieu que c’est pauvre en réflexion.

Dommage car en dehors de ce fatras, il y a des chercheurs qui savent de quoi ils parlent, même si ce n’est pas si impliquant que ces mises en scène de pseudo-mystères.


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