Goût du riz au thé vert. Ozu. Couple, causes dispute. Recette ochazuke. 7/10

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C’est mon x-ième Ozu. Et au bout d’un moment, il faut bien le dire, ces histoires de famille en vase clos finissent par se copier l’une l’autre. On est donc à nouveau dans une affaire de mariage arrangé, avec les casseroles qui vont avec. Mais là ce sont les anciennes générations qui trinquent. Et notre paisible Ozu voudrait à tout prix que cela s’arrange. Il y met du sien comme à l’habitude. Happy-end assuré !

Le Goût du riz au thé vert est une leçon de deux heures sur la simplicité et les petits accommodements nécessaires lors de la cohabitation dans les vieux couples.

On connaît les énervements quant au tube de dentifrice jamais fermé, la cuvette des WC non rabattue et tout ce qui fait le « charme » de la vie à deux. Je mets volontairement de côté l’époux ou l’épouse qui pète au lit. Un sujet qui ne sera jamais abordé chez le prude Ozu. Le réalisme ne franchit jamais la barrière de la décence.

Ici c’est Taeko incarnée par Michiyo Kogure, une actrice d’à peine 34 ans, qui en a plein le dos. Son mari Shin Saburi est un brave gars tout simple, et qui n’a pas à avoir honte de son parcours. Cependant, cet homme parfaitement inséré dans la grande ville, à la belle situation, revendique mezza-voce d’être de la campagne. Ses petits plaisirs consistent à fumer les clopes bas de gamme de son adolescence et de voyager en 3è classe. Toutes choses qu’a fini par haïr son épouse, moins roturière que lui et qui se sent déclassée par les petits pas de côté véniels de son mari. On est dans le symbolique, bien sûr.

Michiyo voit Shin comme un “mou”, alors qu’il ne fait qu’éviter les conflits pour ne pas en rajouter.

Ces femmes qui se soutiennent entre elles, n’hésitent pas à définir des stratégies pour mieux cerner les maris. Elle ira avec ses copines dans une sorte de thalasso à kimono. Et Michiyo n’hésitera pas à se moquer ouvertement de son époux devant ses comparses, en feignant de critiquer la mollesse d’une carpe Koï noire.

Se greffe là dessus l’histoire de Keiko Tsushima, une nièce qui fuit une proposition de mariage arrangé. Ce récit bis fait bien sûr écho au mariage arrangé des anciens, qui bas de l’aile. Comme s’il fallait mettre en garde les nouvelles génération quant à ce traquenard.

Mais Ozu est fondamentalement un traditionaliste contrarié. Dans sa conclusion, on comprend qu’il ne met pas en danger cette coutume, tout en respectant les désirs d’émancipation qui vont dans le sens contraire. Chaque couple choisira l’une des deux voies.

Mais revenons au vieux couple qui se distend progressivement. Michiyo fait la tronche obstinément. Elle finit par se barrer quelques jours pour marquer le coup. Alors que lui profite d’une promotion pour laquelle il devrait prendre un poste en Amérique centrale. Les voilà séparés un court laps de temps.

Mais l’avion du mari a du revenir précipitamment au Japon en raison d’un problème moteur. Il réapparaît donc à la maison, le jour même. Michiyo aussi d’ailleurs. Et les deux s’expliquent. Elle finit par « comprendre » ce que « simplicité » veut dire, et cela passe par la métaphore du riz au thé vert, une recette basique mais efficace, semble-t-il. Je suis sûr que bon nombre d’entre nous allons essayer cette façon simple d’accompagner quelques restes.

« L’ochazuke ou Chazuke est un plat populaire de la cuisine japonaise. Cette recette à base de riz et de thé vert permet d’utiliser les restes. Ce riz au thé vert comble les petites faims au goûter ou au dîner. » « Saupoudrez votre ochazuke de petits condiments salés, comme des lamelles d’algues nori, des graines de sésame ou encore des œufs de poisson. Vous pouvez le déguster avec des uméboschis ou des tsukemonos. Vous pouvez remplacer le thé vert Sencha par un autre thé que vous appréciez. » 

Je doute que l’ochazuke soit la solution à tous les conflits armés dans le couple. Cette vision reste un peu simpliste. Et l’expérience montre que l’escalade des défis intra-matrimoniaux ne présage rien de bon. Mais bon, l’oreiller ou la table de la cuisine, peuvent être l’occasion d’une trêve bénéfique.

D’après cosmopolitan.fr voici le top 7 des causes de dispute en France. Et ce qui semble le plus probant dans le film d’Ozu n’est qu’en dernière position.

  1. L’argent, un sujet de tensions fréquent en couple
  2. Les tâches ménagères, sources de conflits
  3. La belle-famille au cœur des disputes de couple
  4. Se disputer à cause de la jalousie
  5. L’éducation des enfants
  6. Le travail, cause de dispute dans les relations amoureuses
  7. La routine dans le couple, motif de dispute

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Go%C3%BBt_du_riz_au_th%C3%A9_vert

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https://www.cuisineaz.com/recettes/ochazuke-102636.aspx

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