Guy Marchand. « L’incorrigible » gitan. Nombreuses « belle fille comme moi ». 8/10

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Étonnant !

Alors que d’années en années, de nombreuses séries télévisées repassent en boucle, ce n’est pas le cas des Nestor Burma. Pauvre Guy Marchand qui n’a pas été fêté comme il se doit de son vivant et à qui on rend actuellement des hommages d’un conformisme inquiétant.

Il est sans doute boudé par cette doxa de gauche qui muselle les médias, car il a été parachutiste et dans la Légion étrangère, qu’il aimait les bagnoles, qu’il aimait les femmes comme un homme “au masculin” le devrait et qu’il n’était pas ridicule avec une beauté de 40 ans de moins que lui. Autant de « péchés » qui l’ont écarté de fait, par la Cancel culture. Autant de qualités qui devraient au contraire le distinguer et lui apporter des médailles.

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Et pourtant, déjà en ce qui concerne lui à télé, son retour en grâce serait un sacré évènement. Les épisodes du détective, free-lance et ouvert d’esprit, sont bons et on en a soupé des Poirot, Miss Marple, Maigret et Columbo…

Contrairement au blabla répétitif des mauvais journalistes, Guy Marchand n’était pas que ça à l’écran.

Connaissez-vous le redoutable Une belle fille comme moi de François Truffaut ? Il y officie avec toute sa générosité en compagnie de la divine Bernadette Lafont.

Juste pour vous mettre l’eau à la bouche : il y incarne Sam Golden, un crooner musicos qui a besoin pour faire l’amour à Bernadette d’écouter le son des bolides de Formule 1. Pour une fois que Truffaut fait dans ce type d’humour, lui le coincé, il faut en profiter.

Je mentionne cette œuvre notable et pour la qualité du film et pour l’amitié sincère des deux vedettes hors normes.

D’ailleurs, en guise d’hommage, lors des funérailles de 2013, Guy Marchand s’exprimait ainsi « Bernadette Lafont était un soleil ». Elle n’est plus là pour le dire mais elle lui aurait sans aucun doute rendu la pareille : « Guy Marchand était un soleil ».

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Guy Marchand, le gitan ?

Je m’explique. Guy est 100 % un gars de Belleville, donc un titi parisien. Mais c’est typiquement l’artiste guidé par sa passion du jazz manouche, qui vit essentiellement dans le présent. Il n’accumule jamais. Métaphoriquement, une roulotte lui suffit. Pourvu qu’il y ait de belles femmes autour de lui.

Il en a eu quelques unes d’exceptionnelles dans la vie, mais il a fréquenté aussi une flopée de ces pointures à l’écran. C’est évident qu’il ne peut être qu’un séducteur comblé mais fugace. Ses vraies femmes l’ont quitté. Pas étonnant.

Mais l’essentiel c’est qu’il les ait fait rêver.

  • D’ailleurs il a enchanté ma chère amie tchèque, au point qu’elle ait été consternée d’apprendre son décès. Et comme par hasard la dernière épouse de notre héros était la jeune et jolie Adelina Khamaganova. De l’Est également, de Sibérie, et donc quand même d’un peu plus loin.

On peut lui coller la tirade de Madame Florinda (Maria Meriko) dans l’incorrigible :

Florinda : Des hommes comme Victor [ Belmondo], quand on en trouve un, on le garde. C’est une lanterne magique, Victor. Il ne vous a jamais fait voir la Mosquée Bleue ?
Bujold : Où ça ?
Florinda : N’importe où ! Gennevilliers, Malakoff ! Une fois, il m’a fait traverser le Bosphore à Bougival !

Amis mâles libérés, soignez le Guy Marchand qui est en vous.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_belle_fille_comme_moi

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nestor_Burma_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Marchand

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