Histoire trafic drogue – avis documentaire – Empires, Barons, Hors de contrôle. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

On se demande ce qu’ont pris Julie Lerat et Christophe Bouquet, pour être si performants !

La drogue a toujours existé. Dès que les homo sapiens se sont mis à essayer les végétaux, à des fins alimentaires, ils sont tombés sur des plantes qui modifiaient la conscience. Des « prêtres » ou shamans bien avisés ont tenté d’encadrer leur usage.

Mais la drogue dont on parle dans cette brillante série, c’est celle qui est la plus dramatique en créant, de la dépendance, de l’accoutumance, de la délinquance et du crime.

Depuis fort longtemps on ne s’est pas appesanti sur les effets indésirables. Ainsi Coca-Cola se vantait d’utiliser de la cocaïne pour son brevage. L’opium « récréatif » était décrit ainsi par nos grands auteurs.

Mais il a fallu se rendre à l’évidence, ces produits engendraient des grands problèmes sociétaux. L’alcool aussi, mais on n’est pas parvenu à lui couper le cou.

Les premiers temps la complexité des trafics résultait de la longueur des périples, qui dépendaient de lointaines terres favorables à leur croissance et suffisamment planquées.

Déjà à ses débuts, le trafic et la consommation jouaient avec la politique et les enjeux territoriaux. A plusieurs reprises dans ces documentaires, on note la collusion entre le pouvoir et les mafieux. C’est le vieux jeu, des amis de des amis et des ennemis des ennemis. La fin justifie qu’on ferme les yeux de temps en temps. Pire encore, certains trafics ont été voulus et initiés par les dirigeants officiels.

On monte d’un cran encore avec l’héroïne dont on se demande bien ce qu’elle peut apporter à part une très puissante addiction. Par un jeu complexe, de nombreux soldats au Viêtnam (1/3?) ont été coincés dans ce piège. Il faut remonter au triangle d’or, aux rivalités politiques, au tabou communiste, pour essayer de comprendre. Et souvent l’essentiel est aux mains d’un seul homme très rusé et/ou sans scrupule et sanguinaire.

Une belle métaphore énonce que ce trafic est comme l’eau d’un fleuve (d’un torrent) qui s’écoule. Même si il dévie, il retrouve forcément un chemin.

Les cartels tendent à potentialiser les efforts de la production, de l’envoi, de la diffusion. Et là aussi, il y a toujours un remède au démantèlement ; dont la fragmentation de la structure pyramidale s’il le faut.

L’effondrement du marché des drogues dures traditionnelles est acté avec l’apparition des drogues de synthèse qui se passe de l’agriculture. On peut désormais fabriquer sur place. Le fentanyl est l’une de ses molécules en grande progression.

Et puis, mais le documentaire ne le dit pas, il y a Internet. On a parlé ici de Ulbricht. Silk road. Tor, Darknet, bitcoin et Trafic drogue. Un quidam, fraîchement arrivé sur le créneau, a atteint rapidement un chiffre d’affaire en milliards. Il n’avait à craindre ni la sauvagerie de la concurrence traditionnelle, ni les autorités vu sa non territorialité apparente.

Résumés Arte :

1.  L’ère des empires

Au XIXe siècle, l’opium se répand à travers toute l’Asie, sous l’impulsion des puissances coloniales. Parallèlement, l’industrie pharmaceutique occidentale découvre des produits miraculeux : morphine, cocaïne, héroïne. L’addiction devient un fléau mondial et un enjeu de santé publique ; la prohibition va progressivement s’imposer. 

2.  L’heure des Barons

Avec leur bras armé, la DEA (Drug Enforcement Administration), les États-Unis frappent fort. Mais le trafic se déplace, se transforme, s’adapte. Une nouvelle génération de trafiquants émerge à la fin des années 1970, qui recherche à la fois l’argent et le pouvoir. 

3.  Les territoires perdus

Le paysage s’est désormais morcelé, voire atomisé. Les trafiquants d’aujourd’hui ont muté. L’invisibilité est leur arme. Le trafic s’enracine dans des zones hors de contrôle, comme l’Afghanistan ou la Colombie, où une guerre d’intensité variable se poursuit. 

https://boutique.arte.tv/detail/histoire_du_trafic_de_drogue

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