James Bond, mythe séducteur anti-Woke. Élégance masculine, féminité assumée. Bock-Côté Dandy. 8/10

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Gamins, on y croyait dur comme fer à ce héros « moderne » et à ses exploits. Il ne nous serait jamais venu à l’esprit de critiquer ce « modèle ». Et il était déjà bien loin le temps de la culture classique qui nous aurait poussé à faire des rapprochements avec des dieux et demi-dieux grecs. James Bond était pour nous sui generis.

Découvert à la charnière de l’adolescence, il remplaçait sans trop de discontinuité, le Tintin qui nous avait tant marqué. Bien sûr que la mue est notable. En particulier par ce passage d’une sphère totalement platonique, peuplée seulement d’une risible Castafiore, à un monde plein de bombasses hyper-sexuées. Mais ce saut quantique « hormonal » épousait parfaitement le notre.

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Daniela Bianchi en Tatiana « Tania » Romanova me donne encore des frissons. Il est fort possible que dans mon itinérance affective, dont des dérives dans les “pays de l’Est”, j’ai été tenté de retrouver une telle Athéna Parthénos, fausse blonde et fausse Russe de surcroit. Une démarche forcément impossible et c’est pour cela qu’on aime ces formes archétypales.

  • Maintenant je la vois plus abordable, presque à portée du petit être humain que je suis.

Le féminisme forcené réprouve ces images de la femme, surtout quand ces « créatures » étaient aussi facilement subjuguées par un seul baiser de Sean Connery. Les femelles toxiques se trompent. Les grandes héroïnes de James Bond ont leur autonomie. Ce ne sont ni des femmes-objets ni des potiches écervelées. Bien au contraire.

En fait, ce que les houris vociférantes leur reprochent, c’est d’être belles, soignées et intelligentes à la fois. Et en effet, sur ces axes majeurs, on est aux antipodes du modèle Sandrine Rousseau. Cette dernière serait plutôt du genre Lotte Lenya, le Colonel Rosa Klebb à la chaussure empoisonnée.

Pour ces fielleuses, la beauté est le « mythe » à abattre en priorité, car « … le wokisme s’accompagne d’une esthétique de la laideur » alors qu’à l’inverse « … L’élégance est une manière d’incarner une résistance esthétique à l’avachissement de l’époque. », comme nous dit très justement mathieu-bock-cote.

Le maquillage habile, l’habillement recherché, les bons accessoires, ne sont pas des signes d’asservissement comme elles le pensent, mais une recherche élitiste de la beauté ; ce qui n’est pas donné à tout le monde et heurte donc leurs aspirations médiocratiques. Pourtant ce n’est pas genré, même les hommes se livraient à cela dans l’antiquité.

Et puisqu’on parle de l’éternel masculin et de Sean Connery en particulier, un retour aux sources est nécessaire ; tant ces idéologues sans jupettes, ont entrepris de nous brouiller l’esprit. Cet homme était un modèle et doit le rester. Il faut oser l’affirmer.

  • On ne passe plus pour un vieux con disant cela, au contraire un certain éveil (sans l’étymologie déviée de « woke ») est en train de se faire sentir. Il s’incarne dans le retour à certaines formes d’élégance masculine. L’amoncellement incroyable de conneries woke de toutes sortes, va finir par faire sauter le couvercle, j’en suis sûr.

Une certaine forme de dandysme bien compris, comme l’est celui de James, est en train de revivre, dans cet esprit malin de fausse sobriété, qu’obtiennent les tailleurs de Savile Row – mais qui reste à la portée de toutes les bourses, dans un basique prêt à porter. C’est l’intention qui compte.

Il faut être tordu pour trouver cela dégradant ! « Avoir de la tenue » est une belle métaphore qui traduit ce soucis de privilégier l’excellence avec sa singularité et sa “rigueur”. C’est intuitif mais peut s’aborder aussi à un degré supérieur : « … l’élégance masculine est une manière de se réapproprier le masculin dans une société qui tend à jeter un mauvais sort sur la figure de l’homme. Les modèles masculins sont pour la plupart aujourd’hui frappés d’interdits, d’autant qu’on parle sans gêne de « masculinité toxique » »

Ce qui chagrine aussi nos commissaires du peuple auto-proclamées, c’est qu’en acceptant les frontières du « genre » bien délimitées édictées dans les vieux James Bond, on refuse la navrante confusion des sexes et l’imbécilité des iels.

Avec le wokisme, « les jeunes générations en viennent même douter de l’existence de l‘homme et de la femme ». Et donc aimer ces sagas anciennes est un indice de volonté d’échapper au nihilisme ascétique et donc de privilégier la survie. Cela revient à affirmer sa détermination à retrouver les catégories respectées, pendant plusieurs dizaines de milliers d’années. Ce qui ne peut que déplaire à nos simplets de la déconstruction, de la table rase, de la décroissance…. « l’ivresse de la destruction. [le wokisme] porte en lui une passion nihiliste »

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Vous pouvez consulter à présent cette deuxième partie : Bons Baisers de Russie. Match nihilisme woke contre genres assumés, with Love. 8/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bons_Baisers_de_Russie_(film)

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