Je ne suis pas coupable. ChatGPT, Cluedo: Kelly Reilly, Dermot Walsh, Phyllis Logan. 7/10

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La romancière Agatha Christie est un peu trop fêtée à mon goût. Surtout par des personnes qui n’y comprennent pas grand-chose.

Notre mémoire est courte, puisqu’on oublie généralement la fin de l’histoire et que la critique tait généralement la lourde récurrence des ficelles utilisées par l’auteur(e).

Ici, elle nous refait donc une nouvelle fois, le coup des filiations cachées, avec des meurtres en cascade, qui rapprocheraient par paliers de l’héritage ; de quoi expliquer la véritable motivation criminelle.

Et bien entendu, on ne découvre cela que sur le tard. Pas la peine de s’énerver, ces récits policiers ne sont pas fait pour qu’on devine plus vite que Poirot.

Cela dit, cet épisode semble avoir davantage de cohérence que bien d’autres. Et l’argument de l’étiquette tronquée de l’apomorphine, bien que peu crédible en soi, est assez judicieux.

Dans un repas où rien ne distingue un toast d’un autre, il est difficile de voir comment s’y prend l’assassin pour arriver à ses fins.

Des empoisonnements, Agatha en a fait des tas. Et elle en a exploité pratiquement toutes les possibilités. Restait cette dernière voie finaude en soi, qui apparaît de loin comme basée sur le hasard.

  • On se souvient dans l’Iris Jaune, de ce criminel qui a invité les protagonistes au restaurant et qui en quelques secondes se transforme en extra et sert les convives, dont la victime qu’il cible. Et personne ne le reconnaît, pourtant cela fait deux fois qu’il utilise la même ruse. Une affaire totalement improbable bien entendu. Et donc un des plus mauvais scénario de Mme Christie. Confer iris-jaune-drame-radiophonique-improbable-poirot-suchet-agatha-christie-5-10/

Il est clair que ChatGPT ferait bien mieux grâce à des algorithmes exhaustifs et des bases de données bien plus complètes que celles circonscrites dans les « petites cellules grises » d’Agatha. Et pourtant au départ cette recherche matricielle semble conçue sur les mêmes principes.

Elisabeth Dermot Walsh joue cette Elinor Carlisle qui semble accepter d’aller à la potence alors qu’elle pourrait dire « Je ne suis pas coupable ». Ce n’est pas la première fois Christie utilise cet artifice là. L’innocente exécutée à tort, c’est aussi dans les cinq-petits-cochons-2003-8-10-david-suchet.

Mais l’épisode est servi par d’autres bons acteurs, ce qui en fait l’intérêt et le cachet. La séduisante Kelly Reilly (celle de la Trilogie de Cédric Klapisch qui commence par L’Auberge espagnole) joue cette Mary Gerrard. A noter également le blondinet Rupert Penry-Jones, Paul McGann, le Dr Peter Lord et Phyllis Logan (gouvernante dans Downton Abbey).

David Suchet distribue les bons points et coince inéluctablement les méchants. Ce rôle de « père » emblématique, presqu’au sens psychanalytique, lui va très bien. Et la difficulté ne lui fait pas peur, même si ici « tout le monde ment ». Il n’oubliera pas de se traiter de triple idiot (“scientifiquement”, 3 fois le QI de 0 à 24)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Je_ne_suis_pas_coupable

https://fr.wikipedia.org/wiki/Je_ne_suis_pas_coupable_(t%C3%A9l%C3%A9film)

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