L’Homme blanc. Avis film Carne. Bardèche et Brasillach. Enfants du paradis. 6/10

Temps de lecture : 3 minutes

Critique en deux parties.

  1. Boulevard du Crime. Arletty condamnée. Avis film Carne. Enfants du paradis.
  2. L’Homme blanc. Avis film Carne. Bardèche et Brasillach. Enfants du paradis. (vous êtes ici)

Derniers rôles étudiés :

Pierre Renoir, le fils de, le frère de, ne joue pas dans la cour des grands prétendants. Ce n’est donc pas le sixième homme. Cet intermédiaire est pour ainsi dire un interlude. C’est l’oiseau de mauvais augure, le malin qui attise les passions tristes.

Maria Casarès avec ses poses et son ton, devient rapidement insupportable. Mais on ne détestait pas cette sorte de distanciation romantique à l’époque.

***

J’ai trouvé la deuxième partie l’Homme blanc plus faible que la première. On connaît déjà tout le monde et les interactions de chacun. Alors on tourne en rond. Et Arletty paraît de plus en plus ailleurs…

Il y a là quelque chose de décousu, comme la tapisserie de Pénélope, mais peut-être étais-je décousu moi-même au moment où je l’ai regardé.

Ce qui me gêne c’est un certain relativisme ; chaque angle de vue étant censé valoir l’autre. Et elle se donne au moins offrant. J’aurais souhaité plus de hiérarchie afin que quelque chose de plus fort se dessine. L’inclination pour le clown muet devenu tête d’affiche ne me convainc pas. En fait ce qui gagne, c’est le grand tout et c’est le grand rien.

Laissons parler les spécialistes. Il s’agit de Bardèche et de Brasillach dans leur histoire du cinéma. Ironie du sort, comme Arletty, Robert Brasillach sera inquiété dans cette zone charnière 1944-1945. Mais ce lettré maurrassien, qui se moquait d’Hitler, sera fusillé.

Histoire du cinéma :

Le film [Les Enfants du paradis] de Marcel Carné a été très discuté à son apparition, il apparaît maintenant avec toute son importance.

Évidemment, on a raison de lui reprocher une certaine froideur qui vient peut-être d’une attention trop constante à la pureté du style, à la beauté des photographies, à la recherche des ensembles.

Et il est vrai que la reconstitution historique y est traitée avec un peu trop de complaisance qui fait longueur comme la lenteur chorégraphique du jeu de Jean-Louis Barrault.

Tout cela est vrai, comme les objections qu’on peut faire au rôle de Lacenaire, personnage trop littéraire, trop romantique, ou au vagabond qui représente le Destin, invention aussi malheureuse ici que dans Les Portes de la nuit.

Toutes ces concessions faites, il reste une œuvre dont le prix vient justement de ces qualités dont on a surtout souligné l’excès.

Cette beauté formelle finit par avoir son unité, ce style froid et attentif apparaît comme une réaction contre les facilités de la narration qui sont si communes, et la présence d’Arletty, le dialogue de Prévert sont des éléments qui balancent heureusement ce que le film peut avoir d’un peu immobile. En vérité, on s’aperçoit aujourd’hui que, à cause de son originalité, et de ses défauts peut-être, Les

Enfants du paradis est un des rares films qui aient laissé une date dans l’immédiat après-guerre.

Critique en deux parties.

  1. Boulevard du Crime. Arletty condamnée. Avis film Carne. Enfants du paradis.
  2. L’Homme blanc. Avis film Carne. Bardèche et Brasillach. Enfants du paradis. (vous êtes ici)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Enfants_du_paradis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arletty

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Fran%C3%A7ois_Lacenaire

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