Loin d’Ici. Avis film. Idéologie féministe néo-coloniale. Cougar. « macron » et la « vieille ». 4/10

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Loin d’ici (Netflix – Faraway) de 2023, est un autre de ces films qui tendent sournoisement à soutenir une cause ultra-féministe et cougar. Le tout étant habillé d’un néo-romantisme sirupeux qui maquille largement toute la réalité.

Et bien entendu nos idéologues ne se donnent pas la peine d’un exposé contradictoire. Ce sont les remugles d’un wokisme rampant, qui s’arroge le droit de pousser le balancier outrageusement de l’autre côté ; comme si cela permettait d’apurer le passif des siècles.

  • Les mêmes voudraient qu’on condamne les mâles suspects d’être trop pressants, sans qu’on ait besoin d’en prouver le bien fondé. La « paroles des femmes » serait toute puissante. De qui se moque-t-on ?
  • Les films ont ce pouvoir là.

A 50 ans la réalisatrice Vanessa Jopp est bien dans ce mouvement contestataire outrancier qui a largement contaminé l’Europe. Et le fait est que ni Jane Ainscough, ni Alex Kendall ne sont des Croates ou même des Allemands. D’où nous parlent-ils ? Pourtant ces scénaristes voudraient qu’on croit dans cette fable à la Nous Deux, située dans ces deux pays.

L’actrice chargée de porter la « cause » sur ses épaules est Naomi Krauss. Elle est née près de chez moi, à Bâle. Et je reviendrai sur le fait que nos théoriciens aient voulu en faire une Allemande d’origine turque.

Goran Bogdan, 42 ans, est Yougoslave et donc on n’a pas de mal à accepter qu’il incarne un Croate ici. Il l’est d’ailleurs un peu, quoique né Bosniaque. Indiscutablement un bon acteur.

Mais ce brave homme est obligé de se farcir le parcours du tendre à l’envers. D’abord Naomi et Vanessa lui assènent des coups sur la tête pour l’attendrir. On s’en prend bien entendu à cette virilité que ces dames qualifient facilement de toxique. Et quand il devient enfin le mâle docile idéal, alors on lui permet de lutiner la « vieille ». L’important étant que la conquérante Naomi Krauss garde les commandes.

Qu’il est bête de prétendre qu’il s’agit ici d’un récit sur la crise de la quarantaine. Déjà, qu’on se le dise, Naomi Krauss a 56 ans. Ensuite le projet est plus celui d’une émancipation. La « pas-trop-belle au bois dormant », n’a pas couché depuis la nuit des temps. L’idée est de faire redémarrer la De Dion-Bouton, sans coincer les pistons. Le Goran serait dans une situation analogue de chasteté. C’est bien une vue de femme ça. On ne voit ce genre d’ânerie que dans les histoires pour midinettes écervelées. Mauvais point.

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La cible est la ménagère de plus de 50 ans, à qui on dit que le salut est dans la fuite. Les hommes qui n’attendent quelle, malgré tous ses défauts, seraient innombrables. Elle n’a pas besoin de se faire belle, de courber la tête, de faire des concessions. Qu’elle continue à râler. De toute façon elle est très recherchée… dans les films. Plein de magnifiques chevaliers blancs sont prêts à tomber amoureux d’elle. Plus dure sera la chute, s’il s’agit de réalité. Par contre sur un script, ces contrevérités peuvent charmer.

Dans ce genre de film, cette typologie est honteusement flattée. La révolte de ces femmes en perte de vitesse, est pleine de ressentiment. Elle a toutes les chances de tomber à plat, et même dans son propre pays où elles ne cessent de « vendre » leur modèle. Ce type de looser féminin tend à devenir de plus en plus gueularde. Pas étonnant que ces furies se prennent de légitimes gamelles. Elles paraissent une fois de plus comme de repoussantes emmerdeuses revendicatrices. Elles voudraient même nous obliger à frayer avec elles, en dressant des barricades ineptes sur le reste de la gente bien plus attrayante. Pour tenter de rediriger le flux vers elles, elles vilipendent les congénères masculins qui cherchent des compagnes plus affables et plus attirantes. Confer l’affaire Moix.

  • Que l’on ne s’y trompe pas. Vouloir des femmes plus “convenables” n’exclut pas la liberté et la pugnacité de part et d’autre. Bien au contraire. L’idée n’est pas de retourner à l’époque des femmes objets, des femmes bébé.

Bien sûr Naomi n’a pas que des défauts. On peut mettre en avant son sourire maternel. Mais à ce stade cherche-t-on encore une maman ?

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Plus cruel idéologiquement pour nos suffragettes, est le fait qu’elles semblent trouver une solution heureuse avec ce néocolonialisme de retraitées allemandes, qui font de la prédation sexuelle sur les côtes méditerranéennes. On a vu cela dans des documentaires et des films. Confer le concept de kamaki. Mais là c’était clairement des « prestations » rémunérées par les riches femmes touristes en goguette.

Eh oui, le beau Croate qui a dix ans de moins, est d’abord réticent. Il finira par succomber au charme supposé de l’ancienne. Inutile de vous pincer, c’est un film. Et un film orienté de surcroît.

En réalité, elle d’autant plus grasse et flasque, que lui est beau et musclé. Je n’ose imaginer qu’il puisse y avoir là dessous de vils liens d’argent. Tout ceci est risible. Ce qu’on vend ici, c’est du rêve pour par cher.

Les suffragettes insupportables auraient enfin trouvé un échappatoire, alors qu’elles ont rejetés par leurs congénères. Ils en ont franchement marre de leur révolte permanente tellement datée/ elles ont mal digéré les années 68 et ce qui a suivi.

Il faudrait qu’elles se fassent une raison. Elles ne peuvent pas imposer qu’on les aime. Et plus elles récrimineront, moins elles comprendront que leur compagnon aille voir ailleurs et plus elles seront délaissées.

Et puis il y a ce « Macron » qui est critiqué parce qu’il tombe dans les filets d’une ancienne. C’est dans le film ! Je ne savais pas qu’en Europe qu’un « macron » était devenu un nom commun pour désigner de jeunes hommes coincés dans de telles situations.

Et pour parfaire les fantasmes de cette génération, il y a bien entendu le farniente « respectueux de la nature », de la « biodiversité », des « circuits courts » et de toutes les mantras qui vont avec.

Autre caractère récurrent de ce cinéma au goût de mauvais téléfilms, c’est la fille de la famille qui passe son temps à faire la gueule, et à exiger ci ou ça. Le laxisme soixante-huitard ayant porté les relations humaines à un égoïsme total. Et la « petite » pleine de haine, est en réalité la photocopie de sa mère. Qu’elle n’aille pas se plaindre. La chienne n’a pas fait de chatte.

Ce canevas bêtement rousseauiste est de retour. Cette allégorie du retour à la nature a toujours accompagnée les mouvements décroissants les plus réactionnaires.

C’est le vieil attachement au terroir qui est flatté ici. En lieu et place de « la terre ne nous ment pas » c’est « la mer ne nous ment pas ». Et c’est le parfait cliché du soleil couchant ou naissant sur l’Adriatique, qui est en fait une carte postale réconfortantes pour les vieux croûtons portés par l’idéal 68tard nostalgique. Mais en vrai, qui aura encore cette vue imprenable ! Beaucoup d’appelés peu d’élus.

Pourquoi ça ne serait pas le riche qui a trimé toute sa vie, qui aurait droit à ce repos romantique. Ce serait respectueux de la méritocratie. Il n’est pas forcément plus colonisateur plus destructeur que le pauvre à qui on prête à tort tant de vertus. Au contraire on peut penser que mieux éduqué, plus responsable de part ses fonctions dirigeantes, et avec plus de moyens, il puisse être plus respectueux de la préservation du bâti ancestral. Cela si le respect sacro-saint de l’existant est absolument nécessaire. L’évolution est aussi une bonne chose et là encore, son pécule peut aider.

  • La crasse accumulée, l’absence d’entretien, la lente déliquescence… je ne vois pas très bien ce qu’il y a de romantique là-dedans. À part dans les esprits embrumés et auto-satisfaits, des défenseurs furieux du retour en arrière.

Les Allemands occupent à nouveau la Croatie. Et pourquoi les plus flemmards d’entre eux sont ceux qui auraient davantage droit de se saisir de ces lieux magnifiques.

  • « Les touristes allemands contribuent de manière significative au tourisme en Croatie, qui représente 25% du produit national brut croate. Les touristes allemands occupent la première place (23,6 millions de nuitées).»

Ce pèlerinage aux sources, les Allemands nous le font régulièrement, y compris un temps, par le biais des Jeunesses hitlériennes. Ce consommable « nature » destinée aux semi-bourgeoises nous en apprend beaucoup sur les mentalités « guichet » des « demandeuses » européennes les plus insupportables d’aujourd’hui.

Et comme si cela ne suffisait pas, on y rajoute ici une dose obligatoire de wokisme. Ici l’Allemande sera une Allemande d’origine turque (vive les minorités supposées écrasées!) et sa fille fera un coming out homosexuel (vive les minorités supposées écrasées! Bis)

Nous sommes tombés vraiment bas. Ce n’est plus du cinéma, mais de navrants manifestes plus emmerdant les uns que les autres. Le cinéma français, jadis si rayonnant, a fait fuir ainsi tous ses spectateurs.

Le train-train gentillet, le nouveau conformisme néo-romantique douillet, ont fait qu’on se laisse encore berner par ces romances à deux sous.

Certains penseront sans doute que ma critique est excessive, et qu’après tout ces personnages sont inoffensifs. Mais en réalité, si on y prend pas garde, ce sont ces esprits fumeux gagneront les esprits. Ce qui nous promet une décadence encore plus raide que celle tant redoutée.

« La patience de Zeynap Altin (Naomi Krauss) est à bout. Elle ne fait que travailler et ne reçoit aucune reconnaissance de la part de sa famille. Elle est considérée comme faisant partie des meubles. La goutte qui a fait déborder le vase a été le massacre de la cérémonie funéraire où elle enterrait sa mère bien-aimée. Son mari a « oublié » qu’il devait l’assister et prononcer le discours qu’elle avait rédigé. Ils ont habillé la mère de Zeynap avec un costume d’homme au lieu de sa robe préférée. Zeynap ne veut plus subir tout cela et elle s’enfuit de Munich vers une île croate où la mère de Zeynap a secrètement acheté une maison il y a longtemps. Ici, elle espère enfin trouver la paix et la détente. Cependant, elle ne s’attendait pas à ce que l’ancien propriétaire de la maison, Josip (Goran Bogdan), occupe les lieux… »

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