Autant vous le dire tout de suite, je ne vais pratiquement plus jamais au cinéma. Les déceptions sont trop grandes et on ne peut pas échapper à la publicité. Il faut voir le nombre de navets qu’on nous dissimule, soit par incompétence soit qu’on en travestisse sciemment la critique. C’est le cas pour pratiquement tous les films américains friqués. Et une fois prisonnier de la salle, on a du mal à en sortir.
J’ai le sentiment que le grand écran est devenu une grande perte de temps.
Pourtant, je m’étais juré d’y revenir pour voir le prochain Östlund, quel qu’il soit, les yeux fermés.
Le festival de Cannes m’a grillé en donnant une deuxième palme d’or à ce grand artiste après avoir récompensé l’extraordinaire « The Square » en 2017.
Bien que j’ai des défiances sur leur jugement, presque par principe mais en tenant aussi compte de leurs erreurs, je suis désormais en droit d’espérer que ce film soit sans doute encore plus méritant que je ne pouvais l’espérer. Je renâcle car j’aime bien décerner mes palmes moi-même.
Les critiques qui le résument en ânonnant que c’est une critique du capitalisme vont sans doute de travers et n’aident pas. Ils en sont restés aux vieilles grilles de lecture.
Le cinéma de Ruben c’est quand même plus intelligent qu’un simple manifeste politique à l’ancienne. Il peut bien sûr y avoir de la satire sociétale, mais le connaissant, elle reste finaude. Östlund n’est pas un vulgaire militant. On verra.
Happy Sweden c’est 2008 ! Depuis un moment déjà, je n’arrête pas de dire à mes amis que Östlund a réveillé le cinéma européen. On parlera de lui comme d’un Fellini ou d’un Kubrick, avec la même force d’innovation, le même esprit d’exploration et de renouvellement.
Mais il en faut beaucoup pour qu’on arrive à s’extirper de la doxa ordinaire. En effet s’il n’y a pas un certain consensus tambouriné, une petite voix dans le désert a peu de chance de se faire entendre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruben_%C3%96stlund
The square :
- Palme d’or audacieuse et méritée à Cannes (Tenu à bout de bras par le président du jury Pedro Almodóvar)
- Mais accueilli froidement par tout un parterre de critiques. Ces trissotins boursoufflés de navrantes certitudes.
Play:
Östlund est en train de se hisser à la hauteur des plus grands. De ceux qui chaque fois qu’ils font un film, révolutionne le genre et porte le flambeau plus haut.
Happy Sweden:
Le renouveau brillant du film à sketches.
Il fait peur à la plupart de nos critiques français. C’est bon signe !
Il y a bien entendu l’extraordinaire et imprévisible Snow Therapy (Turist) Force majeure que j’ai vu et revu mais dont je n’ai pas encore publié la critique.
Le reste de la filmographie se trouve sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruben_%C3%96stlund
