Miss Détective. Sandra Bullock, Eve Gilles, androgynie woke. Michael Caine, vieille tapette. 6/10

Temps de lecture : 5 minutes

Est-ce que les Américains se rendent compte, qu’avec ces scénario sur les Miss, c’est toujours le même film qu’on leur vend ?

  • C’est un peu comme pour ces téléfilms de Noël, fabriqués à la chaîne par milliers. Des « créations » dont l’esprit est toujours la même et pour lesquels les réalisateurs s’épuisent à essayer de trouver la plus petite variation possible. Un « art » difficile que de trouver quelque chose qui n’a pas été déjà fait. Surtout que la même moulinette travaille depuis A Christmas Carol de  Charles Dickens, en 1843 !
  • Mon dieu qu’un film peut être commun, prévisible et sans saveur, quand la production veut étendre sa cible au maximum de « tout venant » et nous fabrique un de ces produits habituels.

Mais le public est moins bête qu’ils ne le pensent. Les chalands finissent toujours par s’en rendre compte et désertent les cinémas… et ceux malgré un énorme budget destiné au matraquage par la pub et à la corruption des critiques.

On croirait qu’Hollywood s’impose un Code Hays de la médiocrité et du moins disant culturel. Les films ont des tics répétitifs d’une « œuvre à l’autre ». Et cela, même et surtout quand ils feignent de les détourner.

Et avec les tentacules du wokisme, on a la confirmation que c’est inscrit dans les tables de la loi. C’est clairement le cas dans la charte des Oscars. Aucun film, aucune équipe de tournage ne peut désormais s’en dispenser.

Il y en a pourtant du beau monde : Sandra BullockMichael Caine, Candice Bergen et les moins connus Benjamin Bratt, Ernie Hudson et William Shatner.

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On le sait, car on a un truc du genre chez nous. L’élection Miss United-States est un produit formaté qui réunit des sortes de Pom-pom girls pomponnées. Pour faire semblant d’évoluer le show incorpore quelques idées consensuelles du moment. Dont la diversité aux USA depuis pas mal de temps et l’androgynie pour cette année 2023 en France.

D’ailleurs cette prime woke à l’androgynie était brillamment représentée par Sandra Bullock, dès l’an 2000. La garçonne – vendue comme telle – finira quand même première dauphine.

Michael Caine est chargé lui de représenter la diversité gaie. Mais les amerloques n’y vont pas avec des pincettes. Et dans le film, il se fait traiter de « vieille tapette ». Nous on n’a plus le droit de le dire et sans doute même de le penser. Il est bon. Il est toujours bon.

Dans le film qui nous occupe, la talentueuse Sandra Bullock et le grand acteur anglais Michael Caine, sont certes des atouts de grande qualité, mais ils ne sauvent pas le film. Et peut-être même que cette participation nuit à leur réputation.

L’argument est simpliste. Il ne faut pas tourmenter le spectateur avec un scénario trop imprévisible et trop compliqué.

On en veut à l’élection de ces Miss au point d’être amené au meurtre. Mais qui est « on ». Ce pauvre suspense est d’envergure limitée. Puisque par construction on a forcément tout sous la main. Comme dans les Agatha Christie.

Et pour tenir 109 minutes, le tueur potentiel n’agira qu’à la dernière étape cette grande messe télévisée qui donnera le titre à la meilleure d’entre elles.

Que tout cela est conventionnel !

Dans un premier temps, les Miss sont caricaturées, comme on l’imagine au premier degré. Le potiches sont toutes « pour la paix » (ils ont oublié « et contre le cancer). Mais rapidement il y a quelques bémols pour nous démontrer, que dans le fond, elles ne sont pas que ça. Certaines peuvent être éduquées. On nous fait ce coup à chaque fois. Cette routine dans un soit-disant non-conformisme, devient un mantra à son tour.

Sur cette trame assez facile, de la cohabitation plus ou moins conflictuelle, de l’ancien monde et du monde moderne, se greffe la sempiternelle histoire du héros seul contre tous. Ici en l’occurrence c’est Sandra, l’héroïne fliquesse, déguisée en concurrente du concours, qui est seule contre sa hiérarchie.

Et bien entendu, il n’y a qu’elle (et le spectateur dans la confidence), qui comprend qu’elle doit continuer le combat, alors que tout le monde la lâche. Pourtant, objectivement, à part son intuition elle n’a pas grand chose pour alimenter ce point de vue, qui s’avérera le bon. A partir du moment où elle penche dans une direction, on doit s’y conformer. C’est épuisant d’être canalisé comme cela.

À partir de sa légitime « révolte », il y a l’inévitable accélération, avec des rebondissements à la pelle. Cette cinétique de fin de film est toujours la même.

Et bien sûr la Bullock triomphera in extremis, dans une pyrotechnie finale. Pour une fois ce n’est ni un dépôt de munitions, ni l’antre du Spectre, ni des stocks d’essence au moyen-orient…

Voilà une trajectoire que l’on a déjà vu des milliers de fois. Comment peut-on encore regarder de tels films.

Candice Bergen qui n’est pas une débutante, assure un rôle de pseudo-gentille, animatrice principale du spectacle, une sorte de Geneviève de Fontenay en plus distinguée. Une actrice à la hauteur. L’épouse de Louis Malle, quand même !

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L’histoire B est obligatoire et obéit également à des conventions bien établies. C’est donc une de ces romances aseptisées, assez coutumières, de ce cinéma qui somme toute assez moralisateur et pudibond.

L’Américaine-Allemande Sandra Bullock et le Quechua-Autrichien-Allemand-Anglais Benjamin Bratt, font partie de la même brigade. Dans le boulot, ils s’observent platoniquement, mais ne comprendront qu’ils ne peuvent s’aimer qu’à la fin. Nous, on le sait depuis le début. Forcément mais on ne fait que procéder par élimination. Il y aura forcément quelqu’un mais ce ne sera pas le gros, ni le noir, ni ….

Au total, c’est une addition de grands n’importe quoi, qui ne sont là que pour correspondre à ce canevas nec varietur, qu’on a cloué dans les cervelles des pauvres spectateurs US. Et cela marche !

Quel gâchis que ce cinéma commercial ! De bons acteurs, une bonne prise de vue, un rythme soutenu, mais au service d’un blockbuster, sans aucune imagination.

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Je lis ceci sur ce film sur sa page Wikipédia et je tombe les fesses parterre !

« Une comédie d’action qu’elle produit et dont elle tient le rôle-titre, Miss Détective, réalisée par Donald Petrie. Avec 212 millions de dollars de recettes dans le monde, le film est un succès commercial et sa performance lui vaut tout de même une nomination aux Golden Globes dans la catégorie meilleure actrice. Le film est considéré comme culte »

Donc le public de Miss Détective marche et en redemande. De plus comme productrice la vedette madrée est complice ! Elle est riche, le film a coûté 45 000 000 de dollars et rapporte 212 millions de dollars. Elle pourra s’en payer de donuts – Réalisation obèse par Donald Petrie (oui, j’assume ma grossophobie).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Miss_D%C3%A9tective

https://fr.wikipedia.org/wiki/A_Christmas_Carol

https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Bratt

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sandra_Bullock

https://fr.wikipedia.org/wiki/Candice_Bergen

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