Mr Weber, Dr Tchekhov. Crise de nerfs. Demande en mariage. Farce de Peter Stein. 6/10

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Contre-sens ?

Alors que je ne taris pas d’éloges sur la pièce précédente du même spectacle, mefaits-du-tabac, je ne suis vraiment pas enthousiaste avec la façon d’interpréter ce « sketch » là.

Dans « Une demande en mariage » Tchekhov le discret, le subtil, est trahi par le surjeu de ces deux jeunes comédiens.

Il s’agit de Manon Combes et Loïc Mobihan. Ils font face à un monstre sacré, au succès bien mérité, Jacques Weber, qui lui s’en sort très bien. Le contraste n’en est que plus cruel.

Cette manière excessive de jouer la comédie est dans l’air du temps chez les théâtreux. Souvent elle permet de cacher la misère au yeux de spectateurs peu exigeants. Mais c’est devenu aussi un style à part. Et cela fait fuir le public des connaisseurs.

  • Le théâtre classique n’est pas le seul touché. C’est devenu l’apanage de tous les nouveaux « comiques », dans les One-man-show et ailleurs. Et c’est vraiment crispant.

Les rires gras qu’on entend dans certains rangs du public, démontrent que ces derniers n’auraient de toute façon rien compris.

Les jeunes acteurs tombent dans la dérision sommaire et l’exagération. Cette crise hystérique, qui s’apparente au grand mal épileptique, est particulièrement indécente et malvenue. Le Docteur Tchekhov doit se retourner dans sa tombe. Mais qu’est-ce que les concepteurs du spectacle avaient donc en tête ?

Mais autant le dire tout de suite, cette méprise n’est pas vraiment de la faute de nos jeunes professionnels.

D’ailleurs, en dehors des exagérations méprisables, Manon Combes est étonnamment présente. La jeune femme ne joue pas mal en soi, mais on lui fait faire trop et c’est totalement à l’inverse du charme de Tchekhov. Elle en a pourtant sous le capot et aurait pu le démontrer de manière bien plus fine.

Loïc Mobihan semble bien plus difficile à repêcher ; cela en devient même douloureux.

Le coupable principal est le metteur en scène. En effet, on lit cet aveu sur une coupure de presse : Peter Stein cherche à « célébrer la dimension farcesque » de ces petites pièces.

Pourtant il ne fallait pas confondre la farce, à la portée de tout le monde, que l’on soit concepteur ou spectateur, et la très élitiste peinture de la « comédie humaine ». Derrière ces histoires se cache (à peine) une belle étude psychologique des personnages. Ce sont autant de portraits qui nous éclairent sur nous-mêmes et notre environnement. Les plus heureux d’entre nous cheminent dans leurs pensées en totale synergie avec l’auteur.

Vous en saurez plus ici : Dr Tchekhov, Mr Weber. Crise de nerfs. Méfaits du tabac. Farce de Peter Stein. 8/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Tchekhov

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Stein

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Weber

https://www.offi.fr/theatre/theatre-de-latelier-1472/crise-de-nerfs-78237.html

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