Personne ne peut me juger. Paola Cortellesi bourgeoise prostituée. Comédie sociale dépassée. 6/10

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Faire des romances sociales comme cela, encore en 2011, il fallait oser. A moins qu’il n’y ait aucun courage et qu’il ne s’agisse juste que d’une facilité. Le bon gros Massimiliano Bruno, réalisateur de Nessuno mi puo giudicare, est sans doute un de ces flemmards là.

En effet la confrontation directes des strates de la société est un ressort facile de la comédie. Les vaudevilles en sont pleins.

Certains spectateurs ont de fortes réactions émotives lorsqu’ils observent les a priori de la vie passée d’une riche élégante, un peu hautaine. Et c’est un véritable vertige jouissif pour eux de la voir peu après amenée à vivre dans un taudis puis à se prostituer.

Cela déclenche encore des indignations se situant d’ailleurs des deux côtés de la fracture sociétale.

Soit qu’on condamne la bougresse, comme dans l’ancien temps, au nom de la morale - vu de la démocratie chrétienne -. Mais ce n’est plus tellement de mise dans le nihilisme-conformisme présent. Même ce bord politique a un peu évolué en s’autorisant des prises de position acrobatique quant aux moeurs.

Soit qu’on la comprenne (à distance) et qu’on la plaigne. Ce qui est une posture assez courante dans ce wokisme ambiant. Ces gros malins sont toujours à la recherche de micro-causes à défendre.

Il y a quelques décennies, la belle aurait évité les obstacles du vice, tout en flirtant juste un peu pour les frissons, avec une possible prostitution. Elle n’aurait pas consommé finalement et aurait été sauvée par un soupirant de la plèbe aux vaillants idéaux socialo-politiques.

Mais de nos jours, cela fait bien qu’elle se vautre dans le péché, pour subvenir aux besoins éducatifs de son fils… il y aura quand même repentir et absolution. Ce qui finalement revient au même, tout en assurant au réalisateur des prises de vue coquine (bondage et autres). Bon, cela m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Le wokisme gauchiste s’exprime dans son parfait catéchisme. Avec de vertueux immigrés face à des « propriétaires » sans scrupules, des politiciens qui ne voient que leur intérêt, des businessmen nécessairement véreux, et des néo-fascistes bien ordinaires… Ce bréviaire qui a plus de 50 ans, est lassant à la longue. Quelqu’un pourrait-il leur dire ?

Il y a des histoires B déclinant l’amour avec ses rebondissements, ses trahisons et ses pardons. Rien de bien passionnant. Ainsi Rocco Papaleo, le raciste plein de préjugés et qui vante l’italianité en toutes circonstances, finira dans les bras d’une noire… et on lui infligera le coming-out de son fils. La routine.

Les dés sont pipés, quand on propulse le beau Raoul Bova en looser gérant d’un pathétique café internet. On le voit et on sait déjà qu’il finira au pieux avec la canon Paola Cortellesi. Curieux que le réalisateur ne fasse pas davantage dans la subtilité pour la démonstration.

  • Je me permets de préciser que différence par l’argent, qui le plus souvent est due au mérite, est bien moins provocatrice que celle qui repose sur la beauté. Un cadeau du ciel qui n’est pas donné à tout le monde. Voilà l’injustice criante !
  • Amis (hum) woke n’attaquez plus seulement les grossophobes mais étendez votre combat à tous les mochophobes.

Un néo-réaliste italien de la grande époque aurait utilisé des Affreux, sales et méchants – Scola – Manfredi (1976). Bien plus croustillant que cette romance sirupeuse qui se donne des airs d’affranchie.

Sortons la tête des favelas, avec Anna Foglietta, la divine en vamp de luxe. Et là on apprend beaucoup avec ses transformations (vêtements, maquillage…) – Les femmes seraient folles en renonçant à ses armes de fusion massive.

La Rai Cinema est un organisme étatique qui n’échappe pas non plus à la main mise d’une certaine liturgie d’ultra-gauche. On a de ces intouchables chez nous.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Massimiliano_Bruno

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