The Happy Prince (2018) 4/10 Rupert Everett

Temps de lecture : 2 minutes

Je n’aime pas faire de critiques négatives de films. Je préfère passer mon chemin. Mais là, je fais comme je suppose Oscar Wilde l’aurait fait. Si on me persécute pendant 45 minutes, je ne tends pas l’autre joue.

Les biopics sur des personnages littéraires doivent être vus dans leur langue originale.

Ce qui fut le cas.

Ici la langue originale du poète Oscar Wilde, celle des bons mots, c’est bien sûr l’anglais. Mais sa langue de tous les jours, en tout cas dans les premières 45 minutes du film, c’est le français.

Car on relate la dernière phase du fameux Dandy dans ce biopic. Celle d’exilé en France après ses deux ans de prison pour homosexualité. A quelques flash back près.

L’absence du mauvais filtre d’une traduction approximative, ne sauve pas le film.

L’acteur Rupert Everett interprète en long et en large un Oscar Wilde gai archi conventionnel. Voir ce lien Biopic, l’esprit ou la lettre.

C’est aussi son premier travail en tant que réalisateur. Il en est même le scénariste !

Ce n’est pas le seul qui a tenté maladroitement de se remettre lui-même en selle.

Il se trouve qu’Everett est homosexuel. Il est aussi exilé du cinéma a sa manière. Et il en attribue une partie aux conséquences de son coming out.

Il croit donc être le plus légitime pour cette entreprise.

On sent que faute de mieux, il veut nous entraîner dans le registre de la pitié pour l’homosexuel pourchassé.

Ce qui pourrait être considéré d’une certaine manière comme assez réflexif.

On croit connaître Wilde sous les traits d’un personnage monobloc assez triste à cette période, qui est supposé lancer des bons mots à tour de bras, qui boit, qui chante, qui fait le coup de poing, qui a des soucis d’argent et qui regarde avec envie les fesses des jeunes hommes (*)

Ici, ultime audace, il embrasse ouvertement ses copains sur la bouche.

Et hop avec tout cet attirail de bric et de broc, Everett pense être prêt pour faire le buzz dans les interviews.

D’ailleurs il est à noter que plusieurs critiques préfèrent parler pudiquement du destin d’Oscar Wilde que du film lui-même.

C’est britannique, mais en matière de mauvais biopic, Hollywood n’aurait pas pu faire pire.

On est plus dans le registre du rébarbatif film scolaire que du génie.

L’inévitable Colin Firth en second rôle, semble totalement absent. Un peu plus encore que dans ses autres interprétations.

Emily Watson a l’air aussi plus constipée que d’habitude.

De la figuration. On a l’impression qu’ils passaient par là et qu’ils ont juste rendu un petit service au pied levé, à un ami.

  • Il faut du génie pour se hisser à la hauteur du talent d’Oscar Wilde. Et il faudrait encore plus pour oser se mesurer au génie de l’auteur. Et là on est tout juste dans l’ordinaire.
  • Ce Prince m’a ennuyé Royalement. J’ai craqué. Je suis sorti après 45 minutes éprouvantes. De toute façon, on sait dès le début comment l’histoire finit.
  • Il y a de nombreuses années, je suis allé voir le monument funéraire d’Oscar Wilde au Père-Lachaise. J’avais été frappé par la profanation de la statue, en particulier sur son sexe de pierre.
  • J’ai le sentiment d’en avoir appris plus en me recueillant sur ce monument silencieux qu’en visionnant ce travail cinématographique laborieux.

Je ne suis pas sur la même longueur d’onde que la critique de l’inégal Blog du Cinéma. Critique qui a pourtant du style : https://www.leblogducinema.com/festivals/critique-the-happy-prince-865302/

Désolé Sylvie-Noëlle !

(*) Ce n’est pas une métaphore. C’est lourdement souligné dans le film.

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Happy_Prince

Rupert Everett réalisateur et acteur principal
Colin Firth
Colin Morgan
Emily Watson

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