Temps de lecture : 3 minutes

Le cinéma suédois de ces années là, adore confronter l’aristocratie avec le peuple de tous les jours. Mais le truc est singulièrement usé. Et il faut du talent pour renouveler ce genre. Ici dans ce vaudeville à étages, le compte n’y est pas tout à fait.

Le procédé est classique. On dirait presque un film à sketchs. Le réalisateur pointe un immeuble de centre ville, qu’il présente comme un lieu ordinaire. Mais à chaque étage, il se passe quelque chose. Et bien entendu il y aura de fortes implications des résidents entre eux.

Ce qui démarre comme une comédie de mœurs, se terminera par une tragédie un peu trop tricotée et pas très réaliste. Il faut du suspense et donc les concepteurs vont s’acharner à brouiller les pistes.

Commençons par la fin avec cette mignonne « Eva Braun » / Inga Landgré, qui paraît toute innocente et qui est pourtant la coupable du meurtre du baron. Elle a des excuses, puisque ce playboy nordique Ekman était sur le point de la violer après l’avoir attirée par une promesse de mariage. Ce méchant est en outre réalisateur du film.

Cette comédienne a beaucoup fait de théâtre comme par exemple dans La Cerisaie d’Anton Tchekhov (avec Gunn Wållgren ici présente !). Cela a du être quelque chose.
Elle nous a quitté en 2023.

Nils Kihlberg, son promis qui était de passage, est dépité par sa promise qui est tombée si facilement dans les bras de « l’autre ».

On pourrait penser que c’est Tollie Zellman, une vieille comédienne alcoolique, qui pourrait être la fautive. Vu qu’on la retrouve morte elle aussi, et couchée sur le dos du baron, près du couteau fatal.

Mais la jeune Inga de 19 ans se dénonce tout à la fin. Une sorte de respect des mœurs façon Code Hays. Nos libertins de Suédois ont quand même des manières.

Je ne vais pas faire le ménage à tous les étages. A vous de découvrir qui s’y cache et surtout ce qu’il arrive à ces protagonistes. Dont une sympathique prostituée proche de la retraite, Marianne Löfgren, un has-been désargenté Olof Winnerstrand…

Sachez juste qu’on y retrouve notre « amie » Gunn Wållgren en tant qu’hôtesse de l’air. Son but n’est pas de vouloir s’envoyer en l’air, comme elle l’affirme. Ce qu’elle voudrait surtout, c’est de re-convoler avec son mari. Ils sont en instance de divorce ; mais ce film « familial » va les rabibocher sur l’oreiller.

Elle est la sulfureuse Femme sans visage dans le film de Molander-Bergman en 1947.

Comme on l’a déjà mentionné, le fringant réalisateur Hasse Ekman participe au film « Medan porten var stängd » en tant que baron von Breda, le séducteur assassiné.