Ce film de 1994 vaut surtout par la présence de ces bons acteurs, son sens de la psychologie et par cette atmosphère familiale et clanique originale. L’intrigue et les rebondissement ne sont que des prétextes, pour faire un Gai Cinéma, comme il existe un Gai Savoir. Et finalement c’est assez décousu. Mais qu’importe. C’est juste une tranche de bonheur en sustentation.
A priori, on peut prendre cela pour l’exposé d’une confrontation de générations et de styles de vie. Un sujet assez bateau à l’écran.
On voit donc d’un côté des gens ordinaires, le plus souvent vieux, qui sont bien fixés dans leur habitat en bois et dans leurs jolies prairies. Et de l’autre, ce sont des citadins branchés, qui eux sont sur l’international.
Mais les différences sont peu importantes tant la volonté de tolérance et de compréhension mutuelle est grande. Seule une femme, par ailleurs vexée, s’emportera contre les nouveaux venus, dont les pensées et le style vestimentaire sont si curieux. Mais cela ne durera pas longtemps.
Dans un premier temps la ville va dans les champs, puis se sera l’inverse.
La vie dans ce micro-village est plus complexe et plus intense, qu’il n’y paraît à première vue. Les « vieux » ont aussi leurs « histoires ». Et visiblement en Suède, quelle que soit la génération, l’amour frétille toujours. D’où une succession de problématiques concernant la paternité et des amours rentrées qui ne demandent qu’à rejaillir. Franchement ce bouillonnement est plaisant à défaut d’être très bien construit. Ce côté foutraque pourrait bien être réaliste, quand on y pense. La vie n’est pas ordonnée et lisse.
Et au centre de tout cela, il y a l’apaisante surdouée Helena Bergström, qui n’est sait pas trop d’où elle vient. Les hypothèses sont nombreuses. Et au final elle choisira elle-même son « père » en fonction de ses atomes crochus. Son sourire est majestueux. Et elle est à la fois princesse et reine aux yeux de tous… y compris des spectateurs.
- Cette actrice est un phare de ce cinéma national. A 28 ans elle irradie. Il est vraiment dommage que si peu la connaissent chez nous. Ce fut le cas aussi avec une autre bombe du cinéma que fut Tutta Rolf dans les films du talentueux Molander. 8/10
Änglagård andra sommaren est un ode à la joie de vivre estivale, mais en pleine conscience. Ce n’est pas l’éloge de la paresse et du paradis perdu, comme on le voit si souvent dans les navets woke écolo.
Le réalisateur britannique Colin Nutley, est le mari naturalisé suédois de Helena la vedette principale. C’est pourquoi la caméra est si caressante et si pleine de compréhension. En 1998 avec son épouse, il atteindra des sommets dans son travail : Under Solen.
Rikard Wolff a un physique de rocker buriné à la Aerosmith. Il incarne un gars de ce milieu et est un vrai rocker à la ville. On ne comprend pas toujours sa relation avec la Bergström. Peut être est-il homo ou bi. Mais la fin nous révèle qu’il l’a mis enceinte lors d’une réconciliation au cimetière.
La critique suédoise n’a pourtant pas aimé ce deuxième « épisode » sur Änglagård, mais le public s’est précipité.
Si vous voulez un résumé plus conforme, le voilà :
« La mentalité de petite ville, les intrigues et les conflits perdurent dans le hameau. L’homme riche du village, Axel Flogfält, a promis de reconstruire le « manoir », mais il est également intéressé par l’achat de quelques hectares des propriétés locales de Fanny. Il est pingre et le sait. L’épouse de cet Axel, Rut, entretient une relation « platonique » avec le pasteur du village, le coincé Henning, qui lui est prêt à tout. Le fils de ce couple, Mårten Flogfält, s’intéresse de plus en plus à Fanny et tente par tous les moyens de la séduire. Ce qui est un problème, vu que cela pourrait être sa sœur. En effet Mårten ne connaît toujours pas la vérité sur l’identité du père de Fanny.
Il apparaît également que Gottfrid et Ivar ont un frère lointain dont ils ont peu de nouvelles, Sven, qui a émigré aux États-Unis quand il était très jeune. Fanny et Zac convainquent les frères qu’ils iront tous rendre visite à ce Sven, le chaînon manquant. Ils y vont. Sven, devenu un riche new-yorkais, ne parle pas un mot de suédois, mais il est très heureux de rencontrer ses frangins. Par delà les nettes différences culturelles, ils partagent ce goût pour la vie et le bonheur. Fanny traduit. Un des frères suédois, bien trop gros, meurt là d’une crise cardiaque. Et comme si cela ne suffisait pas, Fanny se brouille avec Zac. Les funérailles à Änglagård vont remettre les choses en place. C’est un happy end… jusqu’à la prochaine fois.
Film, Under Solen. Meilleurs acteurs. Helena Bergström, Rolf Lassgård. Colin Nutley. Résumé. 8/10
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https://en.wikipedia.org/wiki/Rikard_Wolff
