Résumé. Under Solen. Avis film, Suède. Sensibilité, intelligence et beauté. 8/10

Temps de lecture : 5 minutes

Critique en parties. Vous êtes ici sur la première. Vous y trouverez le résumé de l’intrigue et quelques développements.

Le vif du sujet.

Il y a des films comme celui-là qui vous font du bien.

L’intrigue est simple et cristalline. Et ce qui doit arriver arrive. D’ailleurs cette philosophie est exposée dans quelques petites phrases au début, puis elle est reprise à la fin. C’est du genre ce qui est sera qui voisine le Que sera, sera.

Cela démarre ainsi. Le massif Rolf Lassgård dépose une annonce, à la recherche du gouvernante. Mais on sent bien qu’il en veut un peu plus. Les signaux en ce sens restent faibles.

D’ailleurs il demande une photo. Et quand cette jeune femme Helena Bergström à la taille fine, qui arrive. C’est la divine surpris. S’en est bien évidemment presque trop. Comment une telle personne pourrait accepter de remuer la poussière à la ferme et de faire ses besoins dans un pot de chambre ? Il y a un truc manifestement.

Elle a les yeux rivés sur le lointain. Et de temps en temps cette déesse vous consent un regard. On sent qu’elle a quelque chose, mais quoi au juste ?

C’est difficile à définir. L’intrigue nous montrera qu’elle a un secret.

Le secret (à ne pas lire si vous voulez rester innocent avant de voir le film)

Elle veut échapper à un mari lointain, qu’elle n’aime pas. Et c’est pourquoi elle prend le risque, elle la citadine, d’aller chercher ce possible amour qui est dans le pré.

Mais ce n’est pas comme dans cette émission grossière que l’on connaît.

Dans ce cadre suédois, les choses sont belles et subtiles, ou dures mais authentiques. La vraie vie quoi !

J’ai rarement vu dans mon existence de cinéphile, autant de psychologie bien appliquée, alors que pourtant ce sont des personnes et des évènements plutôt simples. Ici chaque phrase, chaque regard compte. Ce qui n’exclut pas l’humour. Les situations peuvent devenir embarrassantes, mais une certaine noblesse règne toujours, dans ce royaume de Suède à la Nutley.

Chacun a une belle histoire à développer.

Le jeune qui revient d’Amérique, et qui visiblement se vante plus qu’il ne faut, peut-être considéré comme un petit escroc. Et dans cet exercice de tricheur, il vaut mieux être avenant. Il l’est et il sait faire rire, y compris par ses imitations d’un Elvis Presley en scène. Un chanteur dont il prétend avoir serré la main.

Johan, ce petit malhonnête emprunte ça et là. Et jamais il ne rend l’argent. Il emberlificote notre héros paysan et cela nous fait mal au cœur. Il joue en permanence et danse sur les limites du supportable, qui varient chez chacun. Il sait très bien y faire.

Il aime ces situations où il peut montrer son pouvoir. C’est particulièrement vrai avec notre paysan qu’il domine par les sentiments et l’emprise directe s’il le faut.

Mais il fait le même coup à d’autres dont le pasteur. Il module en fonction de sa cible. Et tout le monde marche, bien qu’en sachant qu’ils se font rouler.

D’ailleurs ce pasteur est plein de phrases toutes faites, ce qui ne doit pas nous étonner vu que ça cela sort de la Bible. Il est certes honnête, mais bien plus déplaisant. C’est cela le grand risque. Celui qui fait qu’on préfère se tromper avec satan, plutôt que d’avoir raison avec dieu.

Le prélat n’est pas trop aimé. Et la préposée du journal local, n’apprécie pas qu’il regarde le texte de l’annonce de l’humble Rolf. Elle n’aime pas qu’on se moque de ce grand gaillard gauche, mais dont on sent l’absence d’hypocrisie et le cœur sur la main. À lui, elle sourit.

Progressivement ce qu’il doit arriver entre la belle étrangère et le paysan se produit. Ils se rapprochent, car ils ont intérêt à s’aimer l’un et l’autre. Mais on ne comprend pas très bien pourquoi une si jolie jeune femme peut-être tentée par un gaillard pareil.

On le comprendra avec cette affaire de mariage qu’elle lui dissimule. En ce qui concerne le paysan lui-même, les choses sont plus claires. Il veut une gouvernante jolie à regarder et sans doute plus si c’est possible. Le pauvre a été tant attaché à sa mère, qu’il n’a jamais eu de relation avec une femme, alors qu’il a 40 ans maintenant.

Et donc la fille de la ville, doit déployer des trésors de patience et de délicatesse, pour l’amener à elle. C’est fort et très beau.

En parallèle, Johan, le jeune garçon plein de ruse, arrive à coucher avec une jeune vierge qui est sincèrement amoureuse de lui. Alors que lui ne cherche qu’un plaisir facile et bon débarras après, malgré toutes ses promesses d’avant.

une scène met en parallèle les deux couples ainsi formés, au moment où ils cèdent tous. Et on en voit la beauté de cette union de la Belle et la bête, en opposition avec la laideur morale du jeune homme qui rend sa relation avec la pauvrette de circonstance, viciée.

Lu comme ça, à froid, ce que j’écris là peut passer pour un compte-rendu de romance. un sujet de cinéma trop souvent galvaudé. Mais ici il y a une dimension bien plus grande, qui touche à l’universel des relations.

On sait dès le début que le paysan ne sait pas lire et qu’il fait tout pour dissimuler ce handicap social.

Cette petite et grande chose lui jouera un tour en effet. Le jeune homme pervers craint l’emprise de cette femme sur sa docile « vache à lait » de Rolf Lassgård. Il fera tout pour essayer de comprendre le secret de son « refuge » ici, dans cette campagne pleine de crottins et de bouses.

Il sait qu’il y en a un forcément, déjà compte tenu du fait que ce couple paraît mal assorti. Qu’est-ce qu’elle mijote ?

Une fois qu’elle a remis la maison en ordre, elle se mêle en effet des comptes. Et donc notre jeune fan d’Elvis craint qu’elle ne s’empare de tout, ou tout au moins, qu’en contrôlant les comptes, elle cherche à récupérer l’argent que le vieux lui a prêté à lui.

Il n’est pas bête. Il va trouver la solution. Cette femme est mariée. Or ce paysan confiant est un croyant qui craint le péché et qui fréquente l’église. Cette relation adultérine peut poser problème.

Un mot lui suffit pour faire s’écrouler le château de carte. Il glisse à l’oreille de la belle le mot « mari ». La belle a compris qu’il sait tout et qu’il en fera un maximum pour que le scandale arrive et que le paysan se délie d’elle. Elle prend peur et s’enfuit. Elle laisse un mot dans lequel elle dit la vérité, mais elle y proclame aussi son amour indéfectible.

Le vieux est acculé car il ne peut pas lire. Il est obligé de s’en remettre au jeune tordu. Celui-ci y verra une double opportunité. Chassez la femme en la faisant prendre pour une voleuse et abolir sa dette.

Il travestira totalement le texte. Lui a réglé sa dette, mais elle est partie avec cet argent. C’est fait si finement, que le spectateur saute sur sa chaise. Il est révolté. Mais rassurez-vous ce qui est sera. Et nous deux tourtereaux se retrouveront dans les bras l’un de l’autre.

Le paysan qui découvre alors que le jeune l’a trompé mais que cette femme prodigue l’aime, n’attachera aucune importance, au fait qu’elle était mariée. Fermez le ban.

… à suivre !

La suite se trouve ici : Film, Under Solen. Meilleurs acteurs. Helena Bergström, Rolf Lassgård. Colin Nutley. Résumé. 8/10

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Under_solen

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