Vie de Brian. Avis personnages. Mère juive. Surenchère victimaire. Comique pas absurde. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Analyse de ce précieux film, en deux parties :

1) vie-de-brian-vive-le-blaspheme-meilleur-film-de-philosophie-comique-et-salace

2) vie-de-brian-avis-personnages-mere-juive-surenchere-victimaire-comique-pas-absurde (vous êtes ici)

3) et pour un autre avis quand au contenu philosophique et sociétal, voir vie-de-brian-avis-tom-bissel-critique-positive-meilleur-film-philosophique-et-historique

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La Yiddishe Mame Mandy Cohen, substitut et anti-thèse de Marie, n’est autre que Terry Jones travesti en vieille femme. Elle-Il est alors une sorte d’Élie Kakou de l’antiquité.

Cette Madame Sarfati est disgracieuse et hommasse. De plus elle est avare, intéressée, calculatrice, semi-prostituée, mère indigne… Cette Marthe Villalonga, qui n’a que des mauvais côtés, se plaint tout le temps. Elle culpabilise son fils Brian-Graham-Chapman, tant qu’elle peut. Elle maintient ce rejeton adulte sous son joug. C’est une mère juive abusive, comme on n’en voit qu’au cinéma.

On se demande bien pourquoi les légionnaires viennent se faire faire des gâteries chez cette moustachue. Le plan où elle se penche tête baissée sur la culotte du soldat est sans ambiguïté.

Est-elle vierge, voilà la question ?

Trajectoire rapide avec passage dans un vaisseau extra-terrestre. C’est sans doute un message qui vise à fusionner dans le même creuset absurde, toutes les superstitions ; les reconnues comme les grandes religions, mais aussi les encore moins crédibles de la Twilight Zone : La Quatrième Dimension.

Surenchère victimaire. Notre pauvre Brian est culpabilisé par son camarade de geôle. Il ne cesse de lui dire que lui, nouveau venu, n’est qu’un chouchou. Alors que son sort permet d’en douter. Ça sent le « relativisme » à plein nez.

Un sommet de l’humour absurde, avec ce trépidant « ex-lépreux », qui est fâché que Jésus l’ait guéri, lui faisant perdre son gagne-pain.

Les Romains en colons donneurs de leçon, dont l’imposant John Cleese, sont aveuglés par les fautes de syntaxe de ces Juifs Untermenschen. Ils ne voient plus, que Brian est un opposant chargé de mettre un slogan du type « romains go home » sur les murailles. Ils ne font que de lui en remontrer professoralement, en lui faisant recopier 100 fois la bonne grammaire. C’est un message quant à nos capacités à ne voir que l’arbre tout devant et non pas la forêt qui est derrière ; ou une métaphore de la poutre dans l’œil, qui est quand même plus biblique (Saint Matthieu – La Parabole de la paille et de la poutre)

On peut trouver encore plus philosophico-comique, avec la chanson d’Idle sur la croix, Always Look on the Bright Side of Life. Les marchands de bonheur et autres charlatans du coaching positiviste, ne renieraient pas cette ode à l’optimisme béat. D’ailleurs même le Pape actuel souhaite que les croyants renvoient une bonne image en toutes circonstances, l’histoire de suggérer qu’ils sont dans la bonne religion. C’est ce rictus souriant qu’on reconnaît au premier coup d’œil, les couillons qui voudraient nous convertir ou les vendeurs à la sauvette d’imitations de grandes marques.

Bien vu, ce bonhomme généreux qui se charge de porter un moment la croix du malheureux. On connaît la chanson version Simon de Cyrène. Et on est prêt à verser une larme. Mais on se ressaisit quand on voit que le gentil se retrouve piégé, l’autre s’étant enfui. Cette nouvelle victime qui n’a rien à se reprocher sera crucifiée injustement. Mais chemin faisant, fort de sa bonne foi, il se fie aux propos vagues de ses gardes qui atermoient ce qui pourrait lui redonner espoir. C’est souvent le cas avec ces personnes de l’encadrement qui ne veulent pas se mouiller et qui renvoie à l’autre ce qu’il veut bien entendre. Voyez-y une satire de l’hypocrisie administrative.

Le gag du libérable par Ponce Pilate est jouissif. D’autant plus qu’une fois l’espoir retrouvé avec ce « Brian » désigné, tous les crucifiés se pressent de dire qu’ils sont « Brian » et c’est le mauvais qui s’en sort. Un charlot qui prétend s’en être échappé déjà de nombreuses fois… ce qu’on est forcé de croire à présent, celui qui nous paraissait un fumiste hâbleur. Paradoxe ultime de la « destinée », le comique est celui qui est désigné par le Très Haut !

Il y a de nombreuses trouvailles vraiment intéressantes ; comme ce gag du pauvre type poursuivi dans l’arène et qui ne veut pas combattre. Il finit par gagner car son poursuivant armé fait une crise cardiaque à force de courir après. Sa lâcheté devient de l’héroïsme, encore un coup du sort qui ne récompense pas les plus méritants.

Il y a beaucoup de ça dans les Monty Python, cette confusion possible entre la petitesse et la grandeur.

Ces grandes envolées qui tombent à plat, ces petits accommodements qui se révèlent fructueux. Une remise en cause permanente de ce qui devrait être la grandeur de l’homme et à l’inverse le potentiel de réussite qu’il y a dans nos petites combines.

Avec leur petit marteau, mine de rien, ils arrivent à détruire nos idoles. Plus fort que Nietzsche et ses tonnes de verbiages anticléricaux.

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John Cleese
Terry Gilliam
Eric Idle
Terry Jones
Michael Palin

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Analyse de ce précieux film, en deux parties :

1) vie-de-brian-vive-le-blaspheme-meilleur-film-de-philosophie-comique-et-salace

2) vie-de-brian-avis-personnages-mere-juive-surenchere-victimaire-comique-pas-absurde (vous êtiez ici)

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A8re_juive

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lie_Kakou

https://fr.wikipedia.org/wiki/Parabole_de_la_paille_et_de_la_poutre

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