Amanda Knox, ange ou démon. Meredith Kercher, Justine Triet. Faites entrer l’accusé. 8/10

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Le documentaire de Frédérique Lantieri et associés est excellent. Il a su donner la parole à de nombreux protagonistes… sauf Amanda Knox.

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Jean de La Fontaine s’est assez souvent inspiré d’autres auteurs, dont bien entendu ce bon Ésope pour le plus publiable et Boccace pour ses thèmes licencieux, qui valent le détour.

Il est concerné par cette affaire de justice dans laquelle le fléau a balancé allègrement entre culpabilité et innocence.

Jean de La Fontaine a su magnifier et mettre en vers la substantifique moelle de ces morales de bon sens populaire.

Venons-en à l’analogie que je veux pointer dans cette affaire : « Selon que vous serez beaux ou moches, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir… » ou bien « La raison du plus charmant est toujours la meilleure ». Deux nouvelles maximes que je vous offre et qui détournent à dessein les célèbres « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir… » qui réitère l’esprit de « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».

Et pourtant l’insolente beauté n’est que rarement montrée du doigt. C’est un comble ! La richesse est acquise et dépend du talent de celui qui en bénéficie. Par contre la belle gueule est un don qui n’est pas mérité. Il faudrait qu’on soit plus sévère avec elle.

  • A noter que notre La Fontaine inverse la charge avec une présomption de culpabilité pour les justiciables nantis, aguerris du système

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L’affaire du meurtre de Meredith Kercher semble se passer entre étudiants Erasmus. Il y a un peu trop de conflit au sein de cet appartement. En particulier entre la douce Meredith et la sulfureuse et très belle Amanda Knox.

Ils sont tous au début de leur vingtaine. Les esprits s’échauffent rapidement. Amanda franchement débarquée des USA découvre la sexualité estudiantine. Elle a du succès et ne sait plus ou donner de la tête. Les amants se suivent mais ne se ressemblent pas trop. Ce n’est pas pourtant une Folle Amanda ; elle est très intelligente. Le dernier en date est un gosse de riche doux rêveur, le jeune Raffaele Sollecito. Il découvre la passion avec cette bombasse et est éperdu d’amour. Il pouvait tomber plus mal. Quoique !

En dehors de sa fougue, Amanda a un travers qui peut lui faire perdre les pédales. Elle consomme du Hash. Le jeune couple en prendra ce soir là.

L’enquête se passe mal ce qui mettra en péril l’accusation. Toujours la même histoire lorsque les vices de procédures sont habilement démontés par d’intimidants acquittators.

  • La véritable injustice de la justice vient du fait qu’on peut avoir un avocat très talentueux susceptible de faire acquitter son client coupable et un avocat minable qui parviendra à faire condamner son client innocent.

L’ADN de nos deux Amants de Vérone (oups Pérouse) est retrouvé sur les lieux intimement mêlé à celui de la trucidée. Il y a une manipulation évidente de la scène de crime pour faire croire à un cambriolage qui a mal tourné (verre de fenêtre brisé sur les affaires trop manifestement remuées, au lieu d’être en dessous selon la chronologie attendue). Cette thèse du vol profite bien évidemment à des coupables intra-muros. Un clodo du nom de Curatolo aurait vu passer les deux amoureux, cinq fois le soir du crime à proximité des lieux, alors que eux prétendent ne pas avoir bougé du domicile de Raffaele. Il y en a encore d’autres comme cela, dont le couteau du crime également chez Raffaele. Et puis leurs récits varient constamment et donc il y a forcément moult mensonges et un faux témoignage.

Un troisième larron est légitimement inquiété. Il s’agit d’un malfrat nommé Rudy Guede et qui lui est condamné dans une procédure spéciale atténuée. Après appel, il s’en sort avec 16 ans de prison pour viol et meurtre en réunion. Le terme en réunion est lourd de sens puisqu’il incrimine implicitement les deux autres. Lui il est indiscutablement coupable… mais n’a pas bénéficié de l’armada d’Amanda. On pourrait dire que lui seul détient l’entière vérité. D’ailleurs à sa sortie anticipée, il fera des allusions assez claires en défaveur des deux autres.

En première instance le couple sera donc condamné ;  26 et 25 ans de prison. Un juriste a déclaré : « C’est le procès pénal le plus simple et le plus juste auquel on puisse penser en termes de preuves »

Mais la famille américaine fait un immense battage médiatique. Elle engage même des professionnels pour cela. Ils brandissent ce qu’ils considèrent de l’« anti-américanisme » dans le jugement. Ils ont quand même perdu leur chemise en investissant dans la défense de leur fille.

En 2015, après plein de rebondissements judiciaires, Knox et son ex sont acquittés définitivement par la Cour de cassation !

Elle est devenue une égérie médiatique et qui « bien entendu » elle s’est bagarrée pour les injustement condamnés (dont elle même) en en rajoutant tant et plus.

La grande oubliée de tout cela c’est Meredith Kercher, la victime.

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Notre « gloire » du cinéma, la sinistre Justine Triet s’est inspirée de la cause d’Amanda Knox pour son navet primé en 2023 Anatomie d’une chute. Elle est dans cette longue tradition des pseudo intello de la gauche des « petites causes ». Ceux qui se mêlent de ce qu’ils ne comprennent pas, dont ils pensent que cela fera d’eux de fiers combattants et qui se font mousser avec.

  • Bruay-en-artois : Le journal de Jean-Paul Sartre ou Maurice Clavel. La Cause du peuple titre : « Et maintenant, ils massacrent nos enfants », avec pour sous-titre, « il n’y a qu’un bourgeois pour avoir fait ça ! ». Ils dénoncent une « justice de classe » et demandent la tête du notaire. C’est minable. Les maoïstes exultent, ils ont leur expéditive Révolution Culturelle. Serge July, toujours présent, y est allé de son fiel sous un pseudonyme.
  • Duras : Cette « intellectuelle » avinée s’est plantée régulièrement et lamentablement. C’est vrai dans ses partis pris politiques, comme dans ses interventions délirantes. Je pense ici en particulier à l’affaire Grégory, où très imprudemment, elle a tiré à vue sur la mère en deuil, Christine Villemin.

PS : De tout temps on a épinglé les erreurs judiciaires. Et bizarrement ce combat semble plus valeureux que celui qui consiste à coincer le coupable. C’est ce noyau dur des jugements populaires d’assises erronés qui a permis de mettre fin à l’irréversible peine de mort.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Amanda_Knox

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Animaux_malades_de_la_peste

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