Avis. Aircrash Mont Saint Odile. Mayday, Mur Païen, danger dans le ciel, sur terre. 7/10

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C’est la deuxième fois qu’une des émissions sur les Aircrash/Mayday s’occupe d’un crash aérien retentissant en Alsace. On ne peut pas vraiment considérer cela comme un honneur.

Confer : Aircrash de Habsheim. Michel Asseline, coupable conspirationniste. Airbus A320 innocent. Essai tragique. 7/10

Dans l’épisode qui nous concerne à présent, il s’agit de cette mystérieuse catastrophe du mont Sainte-Odile en 1992.

J’utilise à dessein le terme de « mystérieux », alors que je déteste le sensationnalisme à deux balles. Ce « mystère » concerne moins les « étranges » aléas de l’enquête, que l’aura mythique de ce plateau investi depuis au moins l’âge de bronze, au centre duquel l’avion s’est écrabouillé.

Hormis le grand couvent qui côtoie les lieux, il n’y a pas âme qui vive. Et les arbres peuvent dissimuler en grande partie une carlingue. Voilà quelques éléments qui pourraient expliquer les énormes retards dans les secours.

  • L’abbaye de Hohenbourg est un couvent, avec une vue très dégagée sur la plaine d’Alsace. On dit qu’elle a été fondée par sainte Odile, patronne de l’Alsace. Mais cette Odile pourrait ne pas avoir existé. Il s’agirait d’une résurgence d’une déesse/sorcière païenne de l’eau. On a une consonance proche en franche-comté, mais aussi dans de nombreux pays, avec la Vouivre.

Ces lieux sont entourés d’un très impressionnant « Mur païen ». Cet enclos cyclopéen est une muraille de signification inconnue, de plus de onze kilomètres de circonférence. Il a donné lieu à une multitude d’interprétations, comme pour les géoglyphes de Nazca.

Certaines « explications » sont utilitaires.

  • Enclos pour le bétail. Ce qui ne tient pas debout. Édifier pour cela d’énormes monolithes est un exercice pour le moins surdimensionné.
  • En faire un Oppidum est plus raisonnable a priori. Mais en réalité 13 km de circonférence sont quasi impossibles à défendre. Il faudrait en permanence 1300 soldats, placés chacun à 10 mètres l’un de l’autre. A noter cependant, qu’un temps les Romains ont occupé les lieux et les ont fortifié.
  • Et puis il y a comme toujours, l’argument de l’apparat et de l’impact d’une telle construction sur les foules. On voit des structures « impressionnantes » de la même veine, un peu partout sur terre. Cela témoigne d’un début de civilisation. Confer Aux origines des civilisations. La naissance des villes. Göbekli Tepe, Ur.

Quand on ne sait plus trop quelle hypothèse avancée on se réfugie sur l’idée d’un lieu de culte.

C’est souvent vrai, mais cela n’explique pas grand-chose.

On a rarement vu des enclos si vastes comme endroits rituels. Pourtant pour avoir parcouru l’énigmatique Mur païen avec l’espoir de trouver in situ des solutions, cette piste religieuse m’a paru plausible, sous réserve de quelques bémols.

La largeur du mur et sa hauteur sont des indices sérieux. Il n’est vraiment pas assez haut pour en faire une protection. Et sa largeur de près de 2 mètres en faut un magnifique lieu de déambulation. Il y a même de place en place des avancées de quelques mètres du même type mais tournées vers l’intérieur. Comme si le processionnaire avait des étapes à assumer avec sans doute des harangues. Ce point de vue qui m’est apparu très clairement lors d’une visite, je ne l’ai jamais vu défendu nulle part.

Ce qui nous ramène aux géoglyphes de Nazca. Ce « circuit » alsacien, n’est bien entendu pas un ensemble de pistes d’atterrissage pour extra-terrestres ou pour Airbus A320 . Mais se serait à Nazca, selon la thèse récente de Johny Isla, « des chemins de procession rituelle, comme le montrerait la densification des sols sur les zones claires. Plusieurs savants la porte au crédit de déambulations incessantes faites par de nombreux protagonistes. D’ailleurs il s’agit bien d’un trajet, avec un début, une fin et un cheminement univoque. »

***

Revenons sur le plancher des vaches.

Le principal de la faute revient à l’erreur de pilotage, qui a démarré des procédures sans les contrôler par la suite. Ils n’ont rien vu et ne se sont souciés de presque rien. Avec un contexte d’instrumentation qui peut être trompeuse et qui le fut à plusieurs reprises dans le passé.

Un cadran peut afficher alternativement une vitesse de descente, ici de 3 300 pieds/minute ou un angle de descente de (3,3°) – les deux indices sont comprimés chacun sur deux digits. Et donc on voit « 33 » dans les deux cas.

L’avion était dépourvu de balise radar (GPWS) qui aurait pu les alerter de la trop grande proximité du sol. Air Inter avait une procédure d’atterrissage spécifique qui faisait que ces radars se déclenchaient trop facilement selon la compagnie. Et donc les responsables n’ont pas cru bon de les acheter.

Ils étaient tendus et pressés de rejoindre le sol. Et cette précipitation n’a rien arrangé. D’aucun soulignent une certaine suffisance des équipes françaises (confer aircrash-de-habsheim-michel-asseline-coupable-conspirationniste).

D’autres facteurs sont entrés en ligne de compte.

9 survivants certes, mais le bilan aurait pu être bien meilleur avec des secours plus rapides et plus efficaces. L’absence de balise de détresse a retardé la découverte de l’épave.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Sainte-Odile

https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9oglyphes_de_Nazca

https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_du_mont_Sainte-Odile

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