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Gauguin est une des valeurs les plus élevées des ventes aux enchères d’aujourd’hui. Cela ne va pas de soi ! Des esprits peu éclairés, qui ne jugent les oeuvres que par la valeur travail (quantité de sueur), pourraient encore y voir un style brouillon, une peinture du genre “nous aussi on peut le faire”.

Et c’était encore pire à son époque, où il était parfaitement incompris, en dépit des efforts de Durand-Ruel, ce galeriste sauveur de l’Impressionnisme et du post-Impressionnisme. Cet idéaliste n’a jamais connu que la misère, la maladie et la spoliation. Et sa belle gueule hispano-péruvienne le mettait à la marge des notables de la blanchitude nordique bien pensante. D’où sans doute son soucis vital de valoriser la diversité.

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Ce néocolonial, qui prétendait ne pas l’être, a quand même butiné abondamment, et les femmes et les traditions esthétiques anciennes. Il s’était forgé l’alibi de défendre les cultures ancestrales. Ce dont se contrefichaient alors les gens du cru, qui aspiraient surtout aux bienfaits de la civilisation. Ils l’ont détesté.

Le « bon sauvage » ne savait pas rester à sa place. Mais qui était le « bon sauvage » ? Lui ou eux ?

On pourrait croire qu’il a pillé ce qui était considéré comme le primitivisme. En fait il l’a sauvé avec ce regard bienveillant et sa transfiguration. Il a initié un mouvement, qui s’est doublé de japonisme, et qui a perduré très longtemps. On peut dire qu’il a ouvert la voie à bon nombre de peintres modernes, mais aussi à ce qui deviendra une sauvegarde organisée (musée du quai Branly – Jacques Chirac) (Statuaire Tiki – Musée Tahiti et îles)

Est-il passé à côté de grandes choses avec ce conflit dramatique avec Vincent van Gogh ? Un réalisateur-scénariste de qualité pourrait faire une belle uchronie avec ce point de départ.

Le documentaire Les plus grands peintres du monde – Paul Gauguin est très bon niveau, comme très souvent. La voix off est mesurée et les commentateurs in vivo ne tentent pas de tirer la couverture vers eux. Ils s’effacent devant les tableaux. C’est la moindre des choses, mais ce n’est pas si fréquent que cela, dans ce monde médiatique squatté par de vulgaires présentateurs, sans le moindre talent.

Et bien des gens préfèrent profiter des toiles, sans qu’on leur mette des sous-titres et/ou des écouteurs, il faut bien avouer qu’on apprend des choses avec ces experts clairvoyants.

Dans ce lien, sont développées les Maladies Gauguin, pervers pédophile (?), syphilis, dépression, suicides, drogue, alcool, jambe malade, rupture d’anévrysme.