Avis péplum comique. Week-ends de Néron. Sordi, Bardot, Swanson, De Sica ne font pas rire. 5/10

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Les Week-ends de Néron est ce que j’appelle un film potache. Quand on est gamin, on apprécie tout particulièrement les détournements comiques des classiques. Et dans des temps, à présent reculés, où la culture classique était un « must », ces satires se devaient de respecter des règles.

« Passez-moi Astyanax, on va filer en douce. Attendons pas d’avoir les poulets à nos trousses. »

Même les grands auteurs, comme Marcel Aymé, appréciaient jadis de faire des alexandrins argotiques en référence avec les lettres classiques. Ce genre de dérision est à présent assez datée. Mais je me souviens qu’elle faisait son effet chez mon père.

Mais est-ce que Néron est encore enseigné correctement de nos jours ? En France sans doute que non. Mais en Italie, il y a une vieille tradition visant à se mémoriser la liste des empereurs du cru par cœur. C’est patrimonial. Même le Duce a su se souvenir de ses prédécesseurs, avec ce fascisme viscéralement nostalgique des gloires passées.

A partir d’un solide quatuor de comédiens, Steno nous fait une parodie outrée. C’est bien dommage car même le décrié empereur Néron méritait mieux. Mais bon, ces successeurs se sont empressés de le caricaturer, laissant la voie ouverte jusqu’à nos contemporains.

  • Aujourd’hui il est de bon ton de dire que ce Néron n’était pas l’engeance qu’on prétend. Mais on pourrait aussi être en présence d’une réhabilitation historique woke. La même qui voudrait faire du néandertalien notre égal.

Alberto Sordi est ce tragi-comique empereur Néron. Ou plutôt, Néron est devenu Sordi. Je m’explique. On a ici tous les tics de ce comédien. Ce qu’il fait là, c’est en gros ce qu’il fait dans la majorité de ses films. Il y étale son supposé caractère et ses frivolités. La différence tient aux habits d’époque, et aux mœurs bien plus expéditives de ces temps là.

Habituellement Sordi est sauvé par un bon scénario. Il peut d’ailleurs être excellent comme dans il-maestro-di-vigevano.

Vittorio De Sica interprète un Sénèque timoré et inconséquent. Cela n’a pas du être le cas en vrai.

Gloria Swanson est une Agrippine américanisée mais qui tient la route tout de même.

Brigitte Bardot a l’air de se demander ce qu’elle fait là en tant que ravissante-idiote. Mais bon, le sexe fait bon ménage avec le rigolo. La trivialité va bon train.

Il aurait été plus intéressant et plus audacieux de s’attaquer à Constantin Ier et sa mère Hélène, dont on dit qu’elle avait eu une mauvaise vie. Ces deux arrivistes là sont les promoteurs du christianisme, dont ils ont compris tout ce qu’ils pouvaient tirer du césaro-papisme. Ils ont entrepris le commerce des reliques et un tas de choses comme cela. Pourtant ils sont fêtés par l’Église.

Je ne vais pas aller plus loin dans la critique et les explications. Ce long métrage ne le mérite pas. Les rouages sont classiques et l’histoire ainsi travestie est archi connue et ressassée.

Et si je rehausse la note à 5/10, c’est par respect pour les artistes et surtout sur la base de ce qu’ils ont donné ailleurs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Ier_(empereur_romain)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Week-ends_de_N%C3%A9ron

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