Camarón. Flamenco y revolución ¡Ole! Gitans, pureté et évolution. 7/10

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Attention, faux ami ! Le flamenco, si ! La revolución, non !

Sauf à penser qu’il a révolutionné le flamenco. Il n’était pas « politique ».

Camarón de la Isla est un personnage étonnant, et par son éclat et par son humilité. Il est gitan des pieds à la tête. Il a défendu le flamenco original toute sa vie. Ce qui ne l’a pas empêché de lui faire des infidélités. Comme bien d’autres artistes, il a senti le vent tourné et il a tenté de se rapprocher des musiques plus actuelles. Ce fut un double mouvement. D’une part la pop a cherché à se relier au monde ancien et d’autre part les musiques traditionnelles ont voulu évoluer.

Le concept de « flamenco pur » est d’ailleurs discutable. Ce peuple d’origine indienne avait déjà marié, les airs juifs, le chant grégorien, les mélodies arabes, les sons africains, les musiques d’Amérique latine…

Cela dit, on constate qu’au fur et à mesure de l’internationalisation du flamenco, celui perd de la vigueur en Espagne.

  • Déjà gamins, les gitans venaient dans nos fêtes, alors que nous étions dans nos villas en vacances en Espagne. Mon père avait un saint respect pour cet art vivant. De petits groupes se produisaient facilement dans les bars à touristes. Par la suite j’ai tenté d’emmener une amie à Valence à un de ces concerts quasi privés, mais cette mélomane imprégnée de classicisme n’a pas apprécié. Les voix éraillées demandent un effort de compréhension et d’adaptation.

Alors qu’il était déjà relativement célèbre, Camarón a commis La leyenda del tiempo, qui a dérouté les aficionados, par sa modernité. Mais son art a titillé des personnalités célèbres de la scène. Il a été approché par Quincy Jones (1991 au Festival de Jazz de Montreux accompagné par Tomatito).

Son guitariste Paco de Lucía a été son ami très proche, bien qu’il y ait eu quelques disputes. Paco n’a pas hésité à s’impliquer dans la musique de son époque. Comme en témoigne son expérience avec Carlos SantanaAl Di Meola et John McLaughlin. On est chez les très grands !

Dans les années 70, j’ai eu l’occasion d’entendre John McLaughlin dans un concert avec d’autres musiciens célèbres, et ce fut un grand moment. Je n’ai plus un souvenir précis de la composition sur scène, mais il me semble qu’il y avait Jean-Luc Ponty et qu’il s’agissait du Mahavishnu Orchestra.

Les gitans en Espagne lors des années 50, 60, c’était ce qu’on pourrait appeler la pauvreté joyeuse et digne. Bien sûr tout ce monde n’était pas heureux de la misère. Mais lorsqu’on les a mis dans des tours, ce fut une catastrophe. Un peuple intrinsèquement libre ne peut pas rester enfermé dans des immeubles impersonnels.

Son parcours fut chaotique. Et il s’en est fallu de peu qu’il ne se consacre pas pleinement à la musique de son peuple. Nécessité fait loi. Sa famille ne pouvant lui payé une scolarité, à 12 ans il devait gagner des cachets avec son chant.

Mais comme il était très sympathique et surtout compétent, il a su percer. Les anciens ne lui faisait pas de cadeaux.

Je passe toute les étapes, qui l’ont mené à la gloire. A travers la musique, il a contribué à faire mieux connaître la culture gitane dans le monde. Et ça c’est immense.

Ils ont été « officiellement » rejetés et persécutés par les Espagnols au long des siècles. Les nazis en ont tué 500.000, ce qu’on oublie souvent. A croire que ce qu’il leur arrive était moins important jusque là.

Bien sûr, les sédentaires que nous sommes ne vivront jamais comme eux. Mais le fait qu’ils existent donne l’espoir d’une porte de sortie à ce monde occidental bizarre.

Santé ?

Il meurt d’un cancer du poumon. Et on comprend pourquoi. Il a toujours une clope au bec, même une fois l’affection diagnostiqué. Le pauvre devait croire à sa baraka, car comme bon nombre de personne, il pensait pouvoir se passer de médecins. Il y a pas mal de vedettes qui ont partagé cette insouciance là. Et même, cette idée qu’on puisse échapper à tout, est ancré dans la plupart de nous.

Il a quand même fini par aller aux USA pour un traitement sérieux, mais cela n’a pas marché.

En ce qui le concerne, on parle également d’addictions, dont l’héroïne à un moment.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahavishnu_Orchestra

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paco_de_Luc%C3%ADa

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camar%C3%B3n_de_la_Isla

https://fr.wikipedia.org/wiki/Flamenco

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