Le Locataire (roman) a été écrit par Georges Simenon. C’est dire tout le bien que l’on attend de son adaptation cinématographique.
Pourtant on est loin du compte avec cet Étoile du Nord (film, 1982) réalisé par Pierre Granier-Deferre. Ce metteur en scène met ici toute la lumière sur les vieux nostalgiques face à la jeunesse et c’est raté.
- Il s’est pourtant spécialisé dans les aspects les plus glauques des naufragés du temps, comme en témoigne sa filmographie plutôt réussie : La Horse, et surtout Le Chat avec Jean Gabin et Simone Signoret, mais aussi La Veuve Couderc toujours avec Signoret.
A noter que ni Simenon, ni Granier-Deferre ne sont des comiques. Alors que le film tend à glisser dans ce mauvais travers là ; sans doute contre son gré. Une démarche maladroite et qui scie le film.
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Remettez à présent Simone Signoret, ajoutez Philippe Noiret et Fanny Cottençon et le ratage sera encore plus manifeste. Des acteurs trop grands pour ce qui est devenu un si petit scénario.
Signoret s’adapte encore assez bien, bien qu’elle paraisse un peu ailleurs. Et que son penchant pour Noiret soit loin d’être bien interprété. En tout cas moi, je n’y crois pas une seconde.
Mais ce Noiret là est bien plus catastrophique.
- Il est ridicule en Français flamboyant de retour d’Égypte.
- Il est mauvais en homme d’un seul amour, qui pleure la femme perdue (en Egypte) et s’adonne à une idolâtrie rituelle de tous les instants – On oscille entre L’incorrigible. Confer la citation de Guiomar sur Antinéa, dans ce film De Broca (sommet que Noiret n’atteint pas) et l’un des deux de la revue rose bonbon Nous Deux (pas mieux).
- Il est bien palot en petit escroc corniaud, qui sera lui même escroqué par un deal-don de Youkounkoun factice.
- Il n’est pas crédible en malade mental ayant perdu la mémoire de faits graves. Un nouveau coup de cette fausse psychiatrie de cinéma ! Confer Psychiatrie au cinéma. Clichés et poncifs.
- Il est juste supportable en squatter envahissant qui berne toute une pension de famille.
- Il ferait presque rire en bagnard romantique.
Le surdoué fera bien mieux dans d’autres films.
Le problème de cette Fanny Cottençon, c’est que c’est une pomme à croquer bien trop charmante pour qu’on n’émette pas un jugement faussé.
En 1982 cette mignonnette, née à Port-Gentil (Gabon), porte bien haut ses magnifiques 25 ans. Ce coquin de Granier-Deferre se permet même un plan où elle est dévêtue. La beauté intérieure (au corsage) vaut la beauté extérieure (toute habillée). On pardonnerait presque tout, à cette comédienne aux apparences de femme-enfant, y compris son attirance pour les vieux (dont Noiret, Roger Coggio…) et son penchant politique exprimé en faveur des Gilets jaunes.
Ironie du sort, notre Marilyn sera sacrée par un de ces César de la meilleure actrice dans un second rôle pour cette interprétation dans le film L’Étoile du Nord dont on cause ici. Ce qui n’a aucune importance tant cette récompense est bidon.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89toile_du_Nord_(film,_1982)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Granier-Deferre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Corniaud
- Guiomar : « Tu parles comme un enfant Victor. Tu vois l’amour à travers les mandolines et les vers de mirliton. L’amour, le vrai, le shakespearien, l’amour ne se susurre pas, il se hurle. J’ai hurlé comme personne, ça m’arrive encore. Antinéa. Ah la garce ! Tu te souviens quand elle courait toute nue dans la baie du Mont Saint Michel ? Et que je hurlais son nom du haut des remparts de l’abbaye : Antinea, Antinea !! A propos, tu sais la dernière nouvelle ? Le sable a encore gagné sur la mer. Dans 50 ans, le Mont Saint Michel sera au milieu des terres.
- Belmondo : – Le décor de tes amours au milieu des betteraves…
- Guiomar : – Oh ça, c’est d’un goût ! Ne serait-ce qu’à cause de ton vocabulaire, tu ne connaîtras jamais l’atroce volupté des grands chagrins d’amour. Mais tout le monde n’a pas la stature d’un tragédien… Contente-toi du bonheur, la consolation des médiocres.
- Belmondo :- Tu as raison de me remettre à ma place Camille. Tu es fait pour les alexandrins et la pourpre et moi pour les shampouineuses et les pinces à vélo. Bas les masques ! »
