France Culture censure. Platon République – Démocratie, relativisme, décadence, tyrannie.Woke. 8/10

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Suite à un exposé platonicien à peu près honnête et fidèle sur France Culture, grâce à la lecture d’un texte, il m’a semblé utile de rappeler les fondements politiques de la pensée très éclairée de Platon. Il nous avertit sur les sérieux dangers qui plombent la démocratie.

  • Malheureusement, le résumé en ligne, Platon passe à la trappe. Il ne reste que le prêchi-prêcha classique de ce service public pontifiant. Et donc on ne retient de la philosophie politique de jadis, que la « lutte contre les inégalités – répartition des richesses – égalitarisme / Aristote ».
  • Ce qui montre qu’il existe des censeurs cerbères totalement inféodés au main-stream de la bien-pensance gauchisante ; une fois encore !
  • Cette étrange cancel-culture dans le rapport sur Internet, démontre que le surdoué Platon, qui nous prévient des dangers liés à la démocratie, fait encore peur. Encore un qui va se faire sortir des bibliothèques par ces sous-doués « gardes rouges » woke ?
  • France Culture : Géraldine Muhlmann, Noémie Villacèque, René de Nicolay – Série « La notion de peuple » – Épisode 2/4 : Que nous a appris l’Athènes démocratique antique ?

Revenons à Platon : la monarchie des élites pensantes, proposée par le philosophe antique, n’est sans doute pas non plus une très bonne solution ; en tout cas dans sa forme pure. La caste des philosophes-rois a souvent montré, son absence de sens pratique et sa difficulté à réaliser des compromis. Confer des ministres de la société civile, vite à côté de la plaque, parce qu’ils n’étaient venus armés que de leurs seuls principes.

En politique, il y a du bon à être quand même pas mal rusé et pas trop rigidement scientifique et/ou expérimental.

Ce n’est pas mieux, si l’on se prétend un ” dirigeant normal “, c’est à dire ni débrouillard, ni spécialement intelligent et/ou connaisseur. Là ce sont les deux travers à la fois.

De plus, depuis Aristote, en effet, il importe de prendre en considération le risque de faille grandissante entre les riches et les démunis, surtout dans la connaissance et les idées, mais aussi dans une paupérisation excessive. Avec ce risque réel d’explosion, dans le cadre d’un gouvernement du peuple.

Dire cela, n’est pas vouloir encourager le clientélisme. On n’arrose pas le peuple. On demande de sérieuses contreparties. Il faut encourager la méritocratie, le progrès. On doit se défier d’une redistribution exagérée et systématique qui étrangle les forces vives. L’égalitérarisme coupeur de têtes qui dépassent, n’est pas l’objectif. Platon avait bien vu cela.

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Pour Platon, cinq types de gouvernement, dont quatre (2-5) qui ont été essayés, se suivent dans une sorte de chronologie :

  1. L’aristocratie ou gouvernement des meilleurs, mais dans le cadre du « philosophe-roi ». A expérimenter. Proposé comme un idéal.
  2. Le plus loué dans ce qui existe, est celui de Crète et de Lacédémone (Sparte) (gouvernement de l’honneur ; militaire – timocratie / gouverné par son cœur)
  3. Celui qu’on ne loue qu’en second lieu, est appelé oligarchie : c’est un gouvernement plein de vices sans nombre – les riches qui ont le pouvoir, les pauvres en étant exclus.
  4. Opposée à ce dernier vient ensuite la démocratie / gouverné par son ventre. Suite à une oligarchie, les pauvres prennent le pouvoir et tuent ou bannissent les riches.
  5. La noble tyrannie, qui l’emporte sur tous les 4, hors Aristocratie, et qui est la dernière maladie de l’État.

Du meilleur au pire dans la pensée de Platon : monarchie, timocratie, oligarchie, démocratie et tyrannie.

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« La démocratie apparaît lorsque les pauvres, ayant remporté la victoire sur les riches, massacrent les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et les charges publiques; et le plus souvent ces charges sont tirées au sort. »

« C’est bien ainsi, en effet, que s’établit la démocratie, soit par la voie des armes, soit par la crainte qui oblige les riches à se retirer. »

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L’homme démocratique ; celui qui confond les désirs superflus et les désirs nécessaires.

«  il établit alors entre ses désirs une espèce d’égalité, et les faisant, pour ainsi dire, tirer au sort, il livre son âme au premier à qui le sort est favorable. Ce désir satisfait, il passe sous l’empire d’un autre, et ainsi de suite; il n’en rebute aucun, et les favorise tous également » «  Il vit donc au jour le jour. Le premier désir qui se présente est le premier satisfait. »

« N’est-il pas vrai qu’ils sont libres, que la cité déborde de liberté et de franc-parler, et qu’on y a licence de faire ce qu’on veut ? »

« Or il est clair que partout où règne cette licence chacun organise sa vie de la façon qui lui plaît. »

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L’homme d’état de ce régime « en même temps » :

« il monte à la tribune, il parle et agit sans savoir ni ce qu’il dit ni ce qu’il fait. Un jour, il porte envie à la condition des gens de guerre, et le voilà devenu guerrier; un autre jour, il se jette dans le commerce. En un mot, il n’y a dans sa conduite rien de fixe, rien de réglé; il ne veut être gêné en rien, et il appelle la vie qu’il mène une vie libre, agréable, une vie de bienheureux. »

Un gouvernement agréable, anarchique et bigarré qui dispense une sorte d’égalité aussi bien à ce qui est inégal qu’à ce qui est égal.

Pas de contraintes :

« Dans cet État, on n’est pas contraint de commander si l’on en est capable, ni d’obéir si l’on ne veut pas, non plus que de faire la guerre quand les autres la font, ni de rester en paix quand les autres y restent, si l’on ne désire point la paix; d’autre part, la loi vous inter-dit-elle d’être magistrat ou juge, vous n’en pouvez pas moins exercer ces fonctions, si la fantaisie vous en prend »

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Relativisme / égalitarisme / anarchie :

Fait pour l’homme plein de vices, celui qui vit au jour le jour, et s’abandonne au désir qui se présente, l’ami de l’égalité.

Le père traite son fils comme son égal, le non-citoyen (« métèque » chez Platon) veut être traité comme le citoyen, les vieillards imitent les jeunes gens.

A la fin, l’anarchie gagne jusqu’aux animaux.

***

L’issue de cette longue décadence est la tyrannie. Cette licence et anarchie devenant insupportables à tous et toutes, les citoyens font appel à un seul homme pour rétablir la situation et lui donnent tous les pouvoirs : L’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_politique_de_Platon

http://agora.qc.ca/documents/democratie–lhomme_democratique_par_platon

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-philosophie/que-nous-a-appris-l-athenes-democratique-antique-7629032

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