In Love and Deep Water. MSC Bellissima. Japon des bons sentiments. 7/10

Temps de lecture : 4 minutes

Ce film japonais est globalement bon, voire excellent par moment. Mais vous allez voir, je chipote quand même. Je suis comme ça, on ne changera pas.

Au-delà de ce film de romance en mer, avec l’exposé des luttes de classe et la défense des bons sentiments, il y a une belle intrigue policière. Et comme tout est bien lissé du début à la fin, on se laisse surprendre. L’apparente surdétermination du film se cantonne à l’idylle naissante, mais pour le reste, on se fait avoir. C’est de bonne guerre.

Il y a là beaucoup de bonnes idées et une grande maîtrise de la réalisation. La caméra et les décors fournis par le MSC Bellissima sont flatteurs.

Beaucoup de publicité pour la compagnie maritime, mais c’était sans doute le deal pour diminuer les frais. On peut pardonner. Et cela ne donne pas forcément envie de partir en croisière, à moins que à moins que qu’il y ait un crime à résoudre, mais ça, je doute que ça soit dans le programme.

Pour atténuer le côté promotionnel, on nous a greffé une capitaine pour qu’il a fin, justifier les moyens. « Pas de vague » pour ainsi dire et une soumission absolue aux désirs des passagers… même ceux qui ont fauté lourdement.

Pour une fois l’adage « on est tous dans le même bateau » « tombe à l’eau ». En effet cette immense cité n’incite pas à la claustrophobie habituelle des crimes en mer. Il y a de la place et même certainement trop ; de quoi construire des immeubles intra-muros !

Pourtant cela ne me donne pas plus envie que ça.

***

Du très bon travail certes, mais en lieu et place du 8 sur 10, je mettrai un site et 7 sur 10 car l’intrigue romantique est un peu trop convenu et il y a des failles dans l’enquête.

Un petit détail non résolu me chagrine beaucoup. Tout se passe in fine comme si c’était juste le magicien le responsable. Alors que le couple incriminé au début a quand même poussé gravement une femme dans les escaliers et qu’ils ont clairement demandé à ce qu’on maquille le testament. Et ça on l’oublie ?

Je continue. Il y a un énorme biais dans la mesure où jamais on ne parle de caméras de surveillance comme on le voit dans le moindre Columbo en mer. Ce qui est totalement improbable. En particulier autour d’une piscine, forcément dangereuse le soir, quand il y a personne pour la surveiller sur place. C’est du pipeau bien sûr. Un arrangement avec le scénario. Hop vous n’avez rien vu.

Le coup du changement de direction pile-poil, lors de la séquence meurtrière et tout aussi loufoque. Et l’argument de l’astre à deux endroits différents tient de la bande dessinée avec l’inspecteur Pat’Apouf dans le périodique « le Pèlerin ».

Je m’attendais aussi à ce qu’on tire quelque chose du carnet de dessins du jeune garçon. Puisque personne ne voulait reconnaître qu’il y a eu un meurtre, peut-être l’aurait-il dessiné. Eh non ! Ce carnet ne sert pas à grand-chose. Peut-être ont-ils voulu amorcer une piste, qu’ils ont laissé tomber finalement.

Vous voyez je chipote.

***

Romance et psychologie ?

On est confronté à 5 couples.

Le premier brille par sa suffisance et son intransigeance. La productrice de cinéma est très riche mais ne connaît pas le Festival de Cannes. Ce qu’on ne peut pas lui reprocher à l’époque de Justine Triet (mur des cloches. Subventions, mal français). Mais qui ici à valeur de démonstration de son ignorance crasse. C’est un couple illégitime. Et le garçon qui veut faire carrière dans les films d’auteurs, rue dans les brancards.

Le deuxième couple serait composés de jeunes « parvenus » ? C’est la productrice qui l’affirme. En réalité la jeunette est la fille d’un parrain de la mafia et le gamin un des hommes de main du même chef. Situation on ne peut plus délicate, même si les cadres qui pourraient leur faire des misères ne sont pas là.

Le troisième couple balade un père malade, qui veut les déshériter au profit de sa bonne. Il y a urgence puisqu’il veut refaire son testament. C’est le très classique motif à la Agatha Christie. Ils maquillent le crime, sans se douter que ce n’est pas le leur.

Les deux autres couples sont croisés. Il y a le jeune majordome Ryô Yoshizawa / Suguru Ubukata et cette énigmatique Aoi Miyazaki / Chizuru Banjaku. Mais ces deux là, sont engagés chacun de leur côté, avec un homme et une femme qui sont restés au Japon. Les couples vont se reformer dans une nouvelle combinaison.

La psychologie est très convenue. Les riches ont toujours des choses à se reprocher, alors que les humbles ont le cœur sur la main et un passé sans tâche. Ils sont même pleins de scrupules. A croire que le marxisme de cinéma, qui sévit chez nous, a envahi le Japon.

In Love and Deep Water est un film de plus de deux heures, mais qui reste quand même supportable malgré cette longueur.

.

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire