Mauvais film Wyler. Avis. Hauts de Hurlevent. Oberon / Earnshaw pétasse. Olivier/ Heathcliff cabot. 3/10

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Il y a plusieurs raisons d’avoir une inclination favorable pour ce bon William Wyler.

Il est donc clair que je n’ai aucun a priori contre ce glorieux personnage. Qui bene amat, bene castigat comme on dit chez nous. Je n’ai donc aucun scrupule à démolir ce mélo Les_Hauts_de_Hurlevent_(film,_1939)

Le bouquin Les Hauts de Hurlevent est l’unique création de Emily Brontë. Ce blockbuster est donc un coup d’essai. En ce qui me concerne j’y vois une une calamité victorienne, qui se donne des airs rebelles. Ces histoires d’amour fou, mais impossible en raison des barrières sociales, sont vraiment ennuyeuses. On ne peut pas se contenter de dire que ce sont des problématiques datées. Le mal est bien plus profond. Il se niche dans le manichéisme social le plus convenu et s’appuie sur la ficelle grossière d’un prétendu « amour pour toujours ».

  • Cette dernière posture n’est qu’un fantasme de midinette doublée d’une croyance mythologique aveugle ” Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! ”
  • D’ailleurs même les femmes les plus possessives, qui exigent l’amour jusqu’à la mort, retournent très rapidement leur veste, lorsque se présente la moindre opportunité. L’amour pour la vie signifie simplement qu’elles sont grisées un moment. Moment qui peut être étrangement court.

Et puis il y a ce pathos lourdingue, retranscrit maladroitement dans des poses et des roulements d’yeux, qu’on croyait réservé au muet. Bien sûr tout est noir et les rapports sont du type Dallas (série télévisée, 1978). Tout le monde il est méchant ou presque. Mais là, tout va se colmater à la fin. Le diable rentrera dans sa boite.

Rentrer dans les détails de l’intrigue signifie qu’on y apporte de l’attention. Je m’y refuse tout net. Je revendique le droit de détester cette farce grotesque.

Merle Oberon nous joue cette Catherine Earnshaw girouette. Laurence Olivier a du mal à cacher sa superbe alors qu’il nous fait un Heathcliff ascensionnel. On ne croit pas un instant qu’il puisse être au départ un modeste employé de ferme. Et comme dans n’importe quel produit mainstream de cinéma, les deux protagonistes sont jeunes et beaux. Remplacer ces vedettes par des quidams et vous verrez le résultat. Même avec Rowan Atkinson ou Benny Hill en Heathcliff et Mère Denis pour la Earnshaw et vous verrez que ces thèmes n’ont rien d’éternels et/ou universels.

Si en 1939, date de ce film, le cinéma a produit d’autres calamités comme Le Juif Süss film de Veit Harlan, cette industrie a largement lavé son honneur avec Le jour se lève de Marcel Carné avec Jean GabinArletty et Jules BerryFric-Frac, de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara, avec Michel SimonArletty et FernandelLa Chevauchée fantastique de John Ford avec John WayneLa Fin du jour de Julien Duvivier, – Le Voleur de Bagdad d’Alexander Korda et j’en passe…

Pour ne pas sortir de là déprimé, on va entonner le mythique Wuthering Heights (chanson) de Kate Bush. Comme elle a écrit cela à 18 ans, on lui pardonne cet égarement dans un substrat romantique à la ” Nous Deux “, pour juste écouter cette belle chanson, sans référence aucune. C’est l’avantage qu’elle fut écrite en “étranger”, cela nous donne une belle part de rêverie en plus, à nous autres les monoglottes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Hauts_de_Hurlevent_(film,_1939)

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