Once Upon a Time in Hollywood. Analyse critique. 2ème avis. 7.5/10 – Avis film. Résumé

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Second look, comme ils disent là-bas.

J’avais vu ce film il y a moins de deux ans et j’avais été plutôt déçu. Au point de ne mettre qu’un 6.5/10. Mais à bien y regarder, il mérite plus que cela. A condition d’y adjoindre certaines réserves, que je développerai.

Ce film est déroutant, parce qu’il est à la fois historique et en même temps déviant. Et puis, la violence sans limite qui est si caractéristique de ce réalisateur, ne se retrouve qu’à la fin. On ne s’attend pas à ce « timing ».

Plus encore la barbarie extrême – celle qui a vraiment eu lieu – y est inversée. Elle s’acharne sur les tueurs contrairement au vrai « scénario » où ce sont les résidents Polanski et amis qui morflent.

Pas étonnant cependant, puisque la violence jouissive de Tarantino, ne pouvait pas décemment s’exercer contre Sharon Tate, son bébé à naître et autres personnages authentiques.

En cela il s’est lui-même piégé. Il n’a pas le droit de s’attaquer à de vrais gens. Il a fallu donc qu’il trouve la combine de l’uchronie.

Ceci lui a permis de chahuter l’histoire. Mais il ne l’a fait de la manière la plus forte que vers la fin. Et encore, comme si cela ne suffisait pas, la veille du drame Polanski, dans le film, DiCaprio rejoint la maison officielle de la tuerie. La « porte est ouverte » à toutes les interprétations. Va-t-on très logiquement revenir à la réalité, après cette parenthèse ? Les dates sont là pour nous montrer que oui.

Pour qui connaît les grandes lignes de l’affaire, ce jeu entre réalité et fiction, titille et engendre du suspense. Mais l’effet est vraiment curieux.

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Film d’initié :

Ce film de Tarantino qui dure près de 3 heures, est un film d’initié à plusieurs titres. Ce qui en fait au final un long-métrage de niche. La portée en sera donc forcément plus limitée.

  • Ce genre de trame, qui s’appesantit sur la fabrication du cinéma dans le cinéma, ne concerne qu’une poignée d’happy few. D’ailleurs cette béquille de scénariste est un exercice rarement réussi. Mais ici c’est différent, car ce sont réellement des acteurs qui sont concernés.
  • Pour parvenir à comprendre quelque chose, il faut être également initié de l’affaire Manson-Polanski.
  • Enfin, last but not least, seuls certains aficionados et/ou spécialistes peuvent saisir toutes les capacités de Tarantino à travestir la réalité. Cet historien du cinéma, est reconnu comme tel par Tavernier. Il décline sans cesse les codes du septième art.
  • L’insaisissable réalité est martyrisée à nouveau quand Pitt consomme du LSD et ne sait plus trop lui-même si l’agression est réelle, alors même que l’irruption de la bande à la mauvaise adresse ne correspond à aucune réalité historique. Voilà un système gigogne bien complexe.

Et donc même pour les Nabis, il est profitable qu’ils voient le film au moins deux fois, pour en entrevoir toutes les volutes.

En ce sens, est-ce vraiment du cinéma ou une juste une sorte d’expérimentation à destination de quelques spécialistes ? C’est un peu les deux. Depuis un bon moment, Tarantino fait des films de box office, qui marchent très bien.

***

Tout n’est pas à jeter, y compris pour un plus grand public. Ce qu’il y a de très positif, c’est qu’il met tous ces protagonistes sacralisés, en face de nous, à hauteur d’homme. Pas qu’on ait besoin de détruire nos idoles, mais parce que c’est une manière d’entrer dans cette époque, qui se voulait égalitaire.

Plus que la tragédie des Polanski, ou de cette transposition chez les voisins immédiats, c’est la grandeur et la misère des acteurs qui est au centre d’affaire. Et là franchement, c’est bien fait.

Cela concerne les acteurs qui jouent plus moins leur propre rôle, en montrant leur faiblesse tout en profitant de cet abri qu’offre le décalage historique.

Mais cela touche aussi, et on pourrait dire surtout, les protagonistes qui ont subi cette époque de plein fouet.

Ce faisant, leurs malheurs sont plus lisibles et ce drame terrible en devient moins « scénarisé ». Nous voilà donc dans des situations plus humaines, en quelque sorte. Ce ne sont plus des combats de dieux de l’Olympe, mais des préoccupations du tout-venant qui sort lui-même ses poubelles et qui craint les loubards en goguette.

Voir à présent une analyse qui cible davantage le jeu des acteurs : Avis acteurs. Once Upon a Time in Hollywood. Analyse critique. 2ème avis. 7.5/10

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Margot_Robbie

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