Avis acteurs. Once Upon a Time in Hollywood. Analyse critique. 2ème avis. 7.5/10

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Grâce à DiCaprio, mais aussi de Pitt, Tarantino montre toutes les nuances de jeux possibles de ces deux animaux sacrés de l’écran. Et quand un acteur joue bien ou joue mal à dessein, c’est réalisé à un degré supérieur – du jeu dans le jeu. On a déjà vu cela, mais cette exercice est ici de très bonne facture.

Cependant, à force de jouer et de changer de plans, on ne sait plus trop ce que sont vraiment chacun de ces artistes. Sont-ils en train de jouer, sont-ils en train d’interpréter, sont-ils réels ? Cette mise en abyme peut faire perdre pied au spectateur.

On ne peut qu’admirer ces acteurs qui s’aiment eux-mêmes et/ou au contraire feignent de se détester. Il faut suivre un scénario aussi tortueux que les rues de Laurel Canyon, mais dont on a l’assurance qu’il retombe sur ses pieds (ou sur les nôtres) au final. Tarantino est un gamin qui a gardé toute son âme d’enfant ; dont sa capacité à s’émerveiller du meilleur et à redouter le pire. Il joue avec nous, joue avec ses acteurs, joue avec le scénario ce faisant il prend le risque de nous larguer au passage.

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L’ambiance trouble de cette bande de hippies est très bien rendue. Et notre bon Brad Pitt rencontre au départ une de ces mineures provocatrices, qui semblent porter le message peace and love. Elle est en maraude affective, à la recherche d’on ne sait quoi. C’est bien dans l’air du temps.

Ce sont des années où l’on se fait assez confiance les uns les autres… jusqu’à ce drame là, tout précisément, qui marque une grande rupture. La fin de l’innocence.

Pitt est séduit et se laisserait facilement tenter, s’il elle pouvait prouver qu’elle a au moins 18 ans. Hormis ce que l’on sait nous, il n’y a rien encore qui ait fait verser ce bébé, dans la catégorie des tueurs machiavéliques.

Les uns et les autres sont plutôt des paumés en déshérence. Ils portent en eux tous les possibles.

Et d’ailleurs il faut noter que la plus grande menace à cet instant du film, ce n’est pas cette première équipe, dont elle fait partie. Ces premiers squatteurs du décrépi ranch Spahn, sont encore tolérables. Bien que le front commun qu’ils affichent et la méfiance sectaire vis à vis de l’étranger soient déjà bien inquiétants. Et le propriétaire aveugle George Spahn (Bruce Dern) ne permettra pas de mettre à plat les ambiguïtés. Mais où est donc Charles Manson ? Il est caché ce qui le rend encore plus dangereux. Bien joué Tarantino.

Avec cette Pussycat (Margaret Qualley), il aura à la fois de l’affection, de l’indulgence et du fil à retordre. Un peu comme avec un animal sauvage griffu. Encore aurait-il fallu pouvoir l’approcher davantage.

Dans l’uchronie, ce n’est pas elle qui va commettre les pires actes. En dehors du chef remplaçant de l’équipée sauvage, qui n’est pas ici Manson, les « méchants » seront plutôt des quidams, qui restent en arrière-plan. Là encore la différence entre les criminels agissants et ceux qui restent dans la planque est assez floue. C’est le fameux Match Point qui ne cesse d’étonner nos brillants réalisateurs qui jonglent en permanence avec les destinées.

Margot Robbie nous fait une remarquable Sharon Tate. L’une et l’autre étant des déesses, qu’on connaît si peu. Elles nous bousculent toutes les deux par leur simplicité. Presque des perles qui seraient nos voisines « next door ». Beau cadeau en vérité !

Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) est formidable. En dehors de sa « performance d’acteur » dans e multivers, il apporte une consistance remarquable à cet ex héros de western à la Josh Randall (Steve McQueen chasseur de prime). Il a connu des jours meilleurs mais son talent intuitif et bestial pourrait encore faire des merveilles. Il est d’ailleurs adoubée par une emmerdeuse de 8 ans, haute comme trois pommes. Et ces échanges tiennent de la haute philosophie. Ce pourrait-il que le très terrien Tarantino soit en quête d’une Révélation ?

Il faut voir le film en V.O. c’est une recommandation de mon fils cadet qui s’est avérée très pertinente. Pitt est bien plus intéressant sans sa doublure française assez vulgaire. Pas étonnant que dans ce film, il ait été récompensé plusieurs fois en tant que meilleur deuxième rôle. Avec le temps, tout en restant aussi « direct », il se charge d’une énergie nouvelle, qui est loin de me déplaire.

« L’échange » entre Bruce Lee (Mike Moh) et la doublure Cliff Booth (Brad Pitt), tient aussi du numéro d’équilibriste. L’acteur Moh est moins connu que Pitt, alors que le personnage Lee est bien plus célèbre que Booth. Toutes les valeurs sont volontairement chamboulées.

Pour une analyse plus globale du film cliquez ici : Once Upon a Time in Hollywood. Analyse critique. 2ème avis. 7.5/10 – Avis film. Résumé

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Margot_Robbie

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