Peur pathologique, récits et films d’épouvante: maladies mentales extrêmes.

Temps de lecture : 3 minutes
  • Sadisme et masochisme
  • L’horreur sexuelle et l’innocence persécutée
  • L’horreur abstraite à N dimensions et l’horreur souterraine

Pour nous aider nous pourrions partir d’une sélection sympathique de films d’épouvante d’une encyclopédie (cf fin de page)

Pratiquement tous les choix sont bons et montrent une étonnante communauté de la peur – De purs chefs d’œuvre d’expression du “contenu onirique ou fantasmatique de nos angoisses”

Très intéressant aussi, la tentative de typologie psychopathologique des films. On pourrait pousser un peu plus loin –

Les malades mentaux extrêmes et les pathologies lourdes de l’épouvante: Nosferatu de Murnau

Les films fantastiques et d’épouvantes exploitent avant tout la peur. Il ne s’agit pas de la seule peur instinctive. La peur “normale”, utile devant le danger. Les bons auteurs sont plus subtils, ils développent la peur pathologique, analysable en termes psychiatriques. La peur d’un soi-même enfoui, monstrueux.

Bien sur, la peur à l’état pur, primitive, existe également dans ces films. Avec dans sa forme première, l’horreur de l’animalité extrême. On retrouve là, des présentations complaisantes des formes de vie humaine les plus étranges, les plus “border-line”. Browning va jusqu’à mettre en scènes de vrais “monstres” dans une apocalypse de l’épouvante.

***

Sadisme et masochisme et les relations troubles de la victime avec son bourreau. L’irrationnel et la “folie” meurtrière sont rarement proposés nus, sans impliquer le spectateur. Une stimulation des traits névrotiques enfouis chez chacun, forme un lien direct et certain entre nous, les persécuteurs et leurs victimes. Le “voyeur” passe sans cesse d’une représentation à son contraire, pour se protéger. Il est avec le bourreau pour décharger son angoisse et échapper au sort de la victime. Il est avec la victime pour échapper à la culpabilité et aux tourments du bourreau. Les deux faces du mal se réunissent lorsque le criminel se fait prendre. Le bourreau devient la victime (M le Maudit)

Ces tortures de l’esprit glissent avec des degrés divers vers la pathologie lourde. Les formes obsessionnelles, l’ambivalence psychologique craquent pour laisser la place aux symptômes paranoïaques ou paranoïdes.

L’horreur sexuelle et l’innocence persécutée : La sexualité est omniprésente. L’agression sadique peut révéler un rituel de possession amoureuse, le couteau pénètre la victime avec des sous-entendus manifestes. A l’extrême, Jack l’éventreur, qui patauge dans les débris anatomiques d’organes génitaux, ne fait plus la différence. ( Jack l’éventreur avec Michael Caine dans un téléfilm hallucinant)

L’horreur abstraite à N dimensions et l’horreur souterraine : Lovecraft est de ceux qui en disent le moins et qui illustrent le moins leurs propos d’épouvante. A tel point que toute adaptation cinématographique des oeuvres du maître du genre est vouée à l’échec. Qui se hasarderait à figurer “la couleur tombée du ciel” – Cette couleur est “horrible”en soi, au delà de toute réalité possible. C’est la projection dans le pauvre monde des hommes d’une horreur à N dimensions qui dépasse toute représentation, par définition. C’est l’hallucination transcendantale qui dépasse la fiction. La plus grande horreur, celle qui nous attend vous et moi, est muette et indicible.

Films inspirés par Lovecraft ? Si vous insistez : Dans l’antre de la folie (1995) de John Carpenter, le réalisateur d’Halloween – Reanimator de Stuart Gordon (1985).

Dr Caligari.

NDLR : tiens, il ne cite pas le Dr Caligari !

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire