Réseau financier secret d’Hitler. Les Damnés, Hugenberg, Krupp, Thyssen, Schacht. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Le documentaire est fidèle et tient bien la route. On revisite l’histoire du bandit-fou qui a dévasté l’Europe, avec comme éclairage principal, les aspects financiers. Le récit montre ces personnages sulfureux qui ont grandement contribué à son avènement… et qui ne s’en sont pas si mal sortis au final. Les noms de Krupp, Thyssen sont toujours portés avec enthousiasme comme les sinistres Porsche et j’en passe.

***

Adolf Hitler a commencé chichement. Le petit homme malingre a même connu la pauvreté. Mais à tous les tournants de sa carrière, il a été confronté à la finance. Il a habilement composé avec, puis l’a dominé, tout en lui laissant des marges de liberté.

Juste après la fin de la Première Guerre mondiale quelques hommes riches et influents ont compris qu’Hitler pourrait être une parade au désordre communiste. Et que son statut, combinant une forme de socialisme par le Parti ouvrier allemand et son autoritarisme affirmé, lui permettrait d’être un cheval de Troie influent au service de leur cause. Il assurerait le retour au travail et les bénéfices dans les entreprises.

A noter cependant qu’il plaît plus aux classes moyennes qu’aux ouvriers.

Le peuple est ainsi fait, qu’il agit le plus souvent en opposition et non pas en simple adhésion. On lui a donc trouvé le bouc émissaire idéal, un hybride caricatural, combinant le bolchevisme et la judaïté, qui serait à l’origine de la défaite et des maux de la nouvelle Allemagne.

Une fois la Grande Dépression installée, les démocrates de la république de Weimar ont été totalement déboussolés, et par la pression populaire, et par ce parti haineux.

La crise du début des années 30, lui a servi en exacerbant la colère du peuple, une bien mauvaise conseillère.

L’affreux bonhomme a séduit par ses solutions simples et optimistes qui promettaient l’ordre et la prospérité. Il ne souffrait d’aucune contradiction et s’est donc aidé du baton. Et les premiers temps de son règne furent assez prospères ce qui tendait à lui donner en partie raison.

***

La re-discussion du traité de Versailles, avec un simple étalement de la dette de guerre dans le plan Young, ne donnait aucun horizon à long terme à l’industrie allemande. Lui qui haïssait également ce morceau de papier, a su en jouer. L’intérêt idéologique et l’intérêt financier se combinaient parfaitement.

Et même si Hitler manquait singulièrement de respectabilité, peu à peu il a marqué des points chez les grands décideurs. Hermann Göring, qui lui était connu et adulé a su introduire la hyène moustachue de la politique parmi les loups de la finance.

Thyssen et Schacht le patron respecté de la Reichsbank, gagnés par les thèses fascistes, amadouent d’autres potentats industriels et financiers. Fritz Thyssen est un grand financier, aux fortunes diverses, qui sera le soutien principale des nazis dans un premier temps. Mais sa dissidence affichée l’enverra au camp de Sachsenhausen, mais il s’en sortira. Fin de piste à Buenos Aires en 1950.

Le magnat de l’information Alfred Hugenberg, lié à Krupp de surcroit, a apporté au Führer une aide déterminante, en permettant l’amplification des messages du truand-tyran et en lui accordant d’essentiels subsides. En retour il en a fait un ministre. Il sera évincé par la suite.

IG Farben a monnayé son adhésion au Reich en échange de l’impunité sur le colorant jaune beurre cancérigène. Mais par la suite la firme s’est associée totalement avec l’entreprise nazie, dans ce qu’elle a de plus funeste (dont l’esclavage dans les camps, les « essais » etc). Elle a été démantelée en BASF, Bayer, Hoechst, Agfa et autres. Autant de noms qui nous disent encore quelque chose.

Une fois le pouvoir absolu assuré, il y a une curieuse symbiose entre le grand capital et les nazis – Les rangs des uns infiltrant les rang des autres. (cf les-damnes-visconti)… et des règlements de compte.

***

Beurk si une « annonce » des sites qui occupent le hit parade du Net commence ainsi (ou une paraphrase approchante) :

« L’action de ce documentaire se déroule à Munich le 12 septembre 1919. Un caporal sans l’argent qui veut venger sa patrie , va changer l’histoire. »

Venez sur notre site informatif, sans pub, bénévole ; plutôt que sur ces sites qui squattent les premières places Google, alors que l’accès est payant et qu’ils n’ont rien à dire de plus. Ils recopient toujours les mêmes quelques lignes ! Consternant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Hugenberg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Thyssen

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire