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Faisons nos comptes !

Une très grande œuvre, qui est bien servie, c’est 100 points.

Les interprètes, le chef et son orchestre, la prise de son, ne sont que les transmetteurs du message du génial créateur.

Chacun peut à sa manière amocher le travail du Maître Piotr Ilitch Tchaïkovski. Il peut s’agir d’un soliste peu compétent ou immature, moins 20 points ; un homme à la baguette dont le charme est faible, moins 20 points ; un orchestre farfelu ou dissipé, moins 20 points ; un mauvais enregistrement, moins 20 points…

Voir ce lien pour quasiment les 100 points : concerto-pour-violon-beethoven-karajan-mutter-1984-8-10/
Voir cette autre analyse, pour la même œuvre mais avec un chef d’orchestre, qui a perdu une partie de son allant : karajan-memorial-concert-beethoven-concerto-pour-violon-anne-sophie-mutter-seiji-ozawa-7-10/

Appliquons la méthode à ce travail « déformant » du Cycle Tchaïkovski vol 4 à L’Alter Oper de Francfort, en 1991.

Vladimir Fedosseïev, du Parti communiste de l’Union soviétique est à la baguette. A priori ce n’est pas musicalement un nul. Il pourrait même être un spécialiste, puisqu’il a été à la tête de l’Orchestre symphonique Tchaïkovski de la Radio de Moscou un très long moment.

Mais il se démène moins que d’habitude. Pourtant il tente quand même d’entraîner avec lui son Orchestre symphonique de la très soviétique Radio Moscou. Faute du brio nécessaire, la quatrième symphonie de Tchaïkovski devient assez assoupissante, ce qui ne colle pas trop avec son revigorant auteur. On regarde sa montre, on zappe un peu, on pense à envoyer le gars au goulag, pour qu’il se ressaisisse. J’rigole, il a 90 ans maintenant et on ne va pas l’accabler davantage.

En ce qui concerne l’orchestre, il faudra trouver une plus parfaite précision ailleurs.

Avant le quatrième mouvement, tout l’auditoire ou presque dort. La salve finale allume un peu le feu. Les applaudissements sont de convenance.

Les choses s’améliorent avec le concerto pour violon en ré majeur de Tchaïkovski, interprété par Victor Tretiakov. Lui aussi a un pedigree : premier prix du Concours international Tchaïkovski (*). On retrouve la passion nécessaire, même si ce n’est pas encore parfait. C’est un tube qu’il ne faut pas louper. Toute l’assistance doit se remuer à la fin, sinon ce n’est pas la peine.

La prise de vue n’est pas terrible, on dirait une mauvaise vidéo. Et la prise de son s’avère affligeante. Les morceaux sont confus, rien que sous cet angle technique là. Il en faut du courage pour tenir jusqu’au bout.

Du coup, on reste vraiment sur sa fin. Il faudra aller voir ailleurs.

(*) Victor Tretiakov :

… mais il remporte aussi les très soviétiques récompenses suivantes :

Prix Lénine, Artiste du peuple de l’URSS, Ordre du Mérite pour la Patrie…