Explication. 9ème porte. Résumé. Polanski initié athée. Necronomicon. Livre Révélation

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Pour la Neuvième porte il a fallu subdiviser le travail en trois parties.

I) Explication. 9ème porte. Résumé. Polanski initié athée. Necronomicon. Livre Révélation Vous êtes ici

II) Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

III) Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

IV) Avis. Le Club Dumas – Livre – Pérez-Reverte – La Neuvième Porte – Film – Roman Polanski

On commence :

Avec cette œuvre exigeante, on est mené sur le chemin de l’initiation et de l’acceptabilité. Cette double voie est nécessairement très progressive et exigeante.

En ce qui concerne l’initiation, Ce n’est pas un jeu de piste pour adolescents boutonneux. Allez plutôt voir du côté de la voie royale. Peu d’appelés, et très très peu d’élus. Et personne ne sait vraiment ce qu’on gagne à la fin. Il n’y a qu’un béotien comme le critique Didier Péron pour ne rien voir (*). Mais ne tirons pas sur une ambulance.

Pour l’acceptabilité, c’est une affaire de mise en scène.

Polanski part d’un récit d’aventure, oblique vers un film policier, pour arriver à quelque chose de totalement hors cadre et indéterminé. Pris à l’envers, on risquerait de sursauter. Mais là, tout s’emboîte parfaitement.

L’épine dorsale symbolique est très solide, comme toujours chez cet auteur. Mais lui-même est impuissant à franchir cette fameuse neuvième porte. Forcément c’est un incroyant à dieu comme au diable. Par contre il ne déteste pas flirter avec les limites de la spiritualité. Et puis il y a l’humour, qu’il revendique, mais que peu ont su détecter.

***

Notre jeune héros Corso est un professionnel des éditions rares. Il est commandité par un oligarque pour rechercher un livre ancien bizarre et de très grande valeur.

A priori, tout est écrit dans ce puissant livre démoniaque « Les Neuf Portes du royaume des ombres » et/ou ses avatars. Et peut-être même le sort de Johnny Depp. Mais cela bien sûr, il ne le sait pas encore.

Dans le film, l’excellent Johnny Depp est ce Dean Corso. Notre gros malin est entraîné dans un jeu des sept erreurs qui peut lui faire rapporter gros. Et même bien au-delà de ce qu’il imagine.

Mais est-il infaillible ? Et vous verrez en fin de ce texte, qu’une réponse négative à cette question donnerait un nouvelle idée de ce film. (**)

Emmanuelle Seigner est un personnage ambivalent. Déjà en soi, puisque c’est la « créature » attitrée de Polanski et pas une actrice . Il est curieux qu’il la donne si facilement à d’autres et qu’il se plaise à les filmer en « fâcheuse posture ». Mais ce n’est pas la première fois.

Revenons au scénario.

Parfois, cette femme étrange est l’ange gardien de Corso. Mais notre jeune Faust pourrait aussi avoir à faire à un(e) Méphistophélès caché(e).

Le Baphomet en question nous est connu, comme un des sept princes de l’Enfer. Il a coutume de se rendre sur terre, avec l’aspect qu’il désire. Pourquoi pas en femme ?

En tout cas, ange ou démone, l’occasion paraît trop bonne. Et Corso finira par avoir sa plus grande expérience sexuelle avec cette brûlante succube.

Le récit suit globalement les pages du livre, avec néanmoins quelques allers-retours. Même si le texte est codé et qu’on peut suivre l’histoire séquentiellement à partir de là, ce n’est pas la clef ultime de cette affaire. Polanski comme à son habitude, prend soin de nous égarer… juste ce qu’il faut.

Boris Balkan (Frank Langella) possède l’un des trois exemplaires des Neuf portes du royaume des ombres d’Aristide Torchia, auteur du XVIIe siècle qui prétend avoir écrit cela méticuleusement à partir d’un texte immémorial écrit directement par la diable. Le malin fait toujours fantasmer.

De tels bouquins sont atypiques et si sont des originaux, ils valent de l’or. En bon bibliophile Balkan souhaite acquérir les autres ouvrages. Mais s’agit-il seulement d’un intérêt de collectionneur. Le climat d’étrangeté savamment distillé va finir par nous faire douter.

Corso entame sa quête. Elle va le mener dans plusieurs endroits importants d’Europe. Sa recherche n’est pas de tout repos. A chaque étape il va y avoir des morts. Ces documents valent-ils autant que l’on sacrifie des personnes au passage ? Cela devient vraiment inquiétant.

Le scénario est bien entendu numérologique : 3 exemplaires comportent 9 images dont 3 chaque fois varient. En réunissant les 3 volumes ont a donc deux versions pour chaque image.

“le silence est d’or” – Corso va rencontrer Liana Telfer, la troublante Lena Olin. Il émane vraiment d’elle quelque chose de mystérieux. Son mari s’est suicidé juste après l’acquisition du bouquin. Aurait-il trop parlé. La belle veuve se garde bien de montrer ses cartes.

“La chance n’est pas égale pour tous”

Corso reste sur une prudente réserve. Il planque son exemplaire chez son pote Bernie Rothstein (James Russo). Lequel sera assassiné ! Comme sur la 6ème gravure

“Ouvre ce qui est fermé” – “Gardez le secret malgré les menaces”

Corso part à Tolède pour rencontrer les frères Ceniza. Ce sont les restaurateurs de livres qui ont vendu un des livres recherchés à Telfer. Il y a à présent trois livres identiques, ou presque. Des différences apparaissent dans les neufs gravures. Certaines sont signées « LCF », plutôt que « AT » ; un indice capital. Une des gravures montre le sort des Ceniza. La réalité et la fiction sont enchevêtrées.

“En vain”

Il se rend à Sintra, au Portugal, pour continuer son comparatif. Il s’agit maintenant de l’exemplaire de Victor Fargas (Jack Taylor (en))

“Et ne craindre ni la corde, ni le feu” – À Paris, Corso rend visite à la baronne Kessler (Barbara Jefford). Cela ne se passe pas du tout comme il le pensait. Elle refuse de laisser consulter le fameux troisième livre. Corso y retourne et la découvre morte étranglée. Son appartement est en flammes. “La vertu gît vaincue”

“Le disciple dépasse le maître” – Dans cette gravure on remarque deux chiens (un noir et un blanc) se battant derrière les joueurs d’échecs. Comme le feront Balkan et Corso dans le château.

Balkan pense avoir les 9 images signées LCF… mais il se trompe car l’une d’elle est un faux.

“Je sais maintenant que des ténèbres sort la Lumière” – Corso repart chez les ex Ceniza et retrouve le véritable neuvième élément. Corso va franchir le dernier seuil après s’être vautrée avec la Marie-Madeleine babylonienne.

Mais selon ma thèse, même cette image a un gros défaut. Il y a certes sept têtes au monstre mais il y a aussi 14 cornes en tout. Le Livre de la Révélation nous apprend qu’il n’en faudrait que 10.

(*) Sur la Neuvième porte de Polanski :

La palme de la bêtise et du manque de talent revient à ce prétentieux de Didier Péron de Libération, qui ose en parler ainsi à sa sortie en 1999 : « Polanski prend la porte. Son dernier film est un ratage intégral. La Neuvième Porte devrait faire date dans l’histoire du merdouillage forcené et de la gabegie intégrale ».

J’aurais écrit une connerie pareille, je serais allé immédiatement me cacher de l’autre côté de la terre. Mais lui non, il continue à sévir à Libération avec ses critiques consternantes, plus de 20 après !

(**) Corso est-il infaillible ? Je réponds : non. D’ailleurs, j’émets l’hypothèse que le dernier dessin avec Emmanuelle Seigner maîtrisant la Bête à sept têtes, n’est toujours pas le bon – Il faudrait dix cornes et non pas quatorze (*).

Certes Johnny Depp, fort de « la solution », éprouve une satisfaction sexuelle ultime, en se faisant chevaucher à son tour, façon Bête à deux dos, par une succube. Mais il cramera lui aussi bel et bien. Je vous assure.

  • (*) Dans le christianisme gnostique les sept têtes de la Bête sont l’expression vivante des sept péchés capitaux. La Bête est chevauchée et domptée par sainte Marie Madeleine qui représente ainsi la domination des passions et des vices. La sainte est démoniaque et libère toutes les passions symboliques de sa monture, au lieu de le contrôler.
  • On est dans une élégante mise en abîme de ce fait.
  • Et cela ne s’arrête pas là. Marie-Madeleine est la femme ambivalente de Jésus ; à la fois pute et sainte. Mais c’est aussi la Mère paradoxale, donnant la lignée du Sang Real (Saint-Graal) au « chaste » fils de dieu. C’est le coup de la vierge Marie, mais à l’envers.
  • La question des “dix cornes et sept têtes” de la bête de Révélation chapitre 13 – est encore plus étonnante car nos créatures font quatorze cornes en tout (sur les deux images du film, dont celle de LCF)
  • Il y a donc un autre manuscrit qui nous est caché !!!
  •  La Bête surgie de la mer (13,1-10), avec dix cornes et sept têtes
  • La grande prostituée assise sur un monstre à sept têtes (et dix cornes !). Apocalypse de Lambeth

Vous êtes ici : I) Explication. 9ème porte. Résumé. Polanski initié athée. Necronomicon. Livre Révélation

II) Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

III) Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

A voir aussi : Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

et

IV) Avis. Le Club Dumas – Livre – Pérez-Reverte – La Neuvième Porte – Film – Roman Polanski

A voir aussi : Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

(déjà 3 cornes de supprimées, encore une et on bascule totalement. Des volontaires ?)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalypse

https://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalypse_de_Lambeth

https://fr.wikipedia.org/wiki/Succube

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/polemique-polanski-roman-le-livre-qui-associe-le-cineaste-au-diable-16-09-2020-8386068.php

https://www.liberation.fr/portrait/1999/08/26/roman-polanski-66-ans-remet-le-diable-en-scene-trente-ans-apres-rosemary-s-baby-le-malin_280631/

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_V%C3%A9nus_%C3%A0_la_fourrure_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monstre_sur_le_seuil

https://docplayer.fr/41081539-Richard-abibon-la-difference-decisive-a-propos-de-la-neuvieme-porte-film-de-roman-polanski-la-neuvieme-porte.html (un peu trop psychanalytique à mon goût)

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