Avis. Sentier de l’Enfer. Western industriel. Résumé. Indien « toi venir ». 5/10

Temps de lecture : 3 minutes

Il y a tout du drame classique là dedans !

Le culte de la vengeance, cette passion morbide, que l’on ne peut assouvir que seul. Tant on a plaisir que cette douleur exquise vous ronge. Ensuite le conflit entre devoirs sociétaux et intérêts personnels. Et enfin, la douloureuse problématique du meurtre du père de la bien-aimée.

On doit trouver tout ça dans Racine et Corneille ; et tous les drames antiques dont ils se sont inspirés.

Il serait donc mal venu de jeter un regard moqueur sur ce genre de film de cowboy.

Ah, j’allais oublier cette particularité bien américaine, du catharsis en forme de meurtres de masse. Les victimes étant les Indiens à cette époque. Ce plaisir de la chasse consistait à se délecter d’un vaste tir aux pigeons, avec des cibles étonnamment vulnérables. Il fallait faire taire les fameux Peaux-rouges criards (Le Bateau ivre).

La musique de film n’est jamais innocente. Les chariots des pionniers avaient droit à la bonne partition, contrairement à ces sauvages toujours accompagnés de hurlements insensés. Ceux qu’on pousse sous la torture, soit qu’on la donne, soit qu’on la subisse.

On se souciait guère de ces tribus mais lors des décennies suivantes cela allait changer, jusqu’à sombrer de nos jours dans le wokisme anti-colonial absolu. “sans les massacres, sans les massacres, la messe nous emmerde…”

Ces primitifs s’expriment ainsi : « toi venir ». En cela, ils ne font pas mieux qu’une femme de ménage qui ne maîtrise pas notre langue. Mais la question n’est pas là. ce n’est pas dans ces films une question de barrière culturelle, qui pourrait être facilement surmontée. Non, il s’agit d’une impossibilité intrinsèque d’adopter un langage, supposé aussi sophistiqué que l’anglais. Ils sont sauvages définitivement. Alors à quoi bon s’en soucier. Qu’ils laissent la place aux « civilisés ».

Cette expression « toi venir », il aurait fallu un Roland Barthes sémiologue, pour la cerner.

L’histoire ?

Laissons les Indiens de côté, ils n’ont qu’un rôle décoratif et de faire-valoir. L’affaire se passe entre blancs.

Il y a les gentils qui vont survivre jusqu’à la fin. Il y a les méchants qui laisseront forcément leur peau. Dont Forrest Tucker. Petit bémol, ces méchants au bord de la repentance et de la rédemption, feront l’objet d’un rite sacrificiel réhabilitateur. De quoi rejoindre le paradis. Celui des onze milles vierges ou plus modestement des 72 vierges, ou encore un autre. Prière de ne pas se tromper.

Et puis il y a ce brave Edmond O’Brien dont tous les signes extérieurs, dont l’absolue blanchitude, indiquent qu’il est du bon côté. Mais son esprit est bien trop vengeur, pour aller le dimanche à l’église. On va donc le mettre en attendant dans la case purgatoire. Il passera par toutes les couleurs de l’arc en ciel, pour finir en gentil qui pardonne. La « révélation » et la « grâce » toucheront ce quasi veuf de 36 ans (et qui en fait 50). Ce miracle christique est du aux déclarations d’amour de la belle et virginale Polly Bergen (21 ans). Les hommes font des folies pour les jolies femmes aimantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bateau_ivre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sentier_de_l%27enfer

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire