Dracula. Mel Brooks. Sexe et sang. Nosferatu, Morts-vivants, bal des vampires, Les morts ne meurent pas. 8/10

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« Mort et heureux de l’être », les « Morts-vivants », « le bal des vampires » ou « Les morts ne meurent pas ». Avec ces entités pleines d’humour, on a de quoi faire de beaux titres.

Par contre, quand un film ou un documentaire prend cela au sérieux c’est le plus souvent le bide. A l’exception de Nosferatu bien entendu.

Autant le dire tout de suite ce Dracula, mort et heureux de l’être de 1995 est particulièrement jouissif. Il joue non pas avec nos peurs, mais nos peurs d’avoir peur devant un sujet auquel on ne peut et on ne veut pas croire.

Tous les ingrédients y sont et on dérive peu du livre de Bram Stoker inspiré de très loin des méfaits du  voïvode valaque Vlad Tepes, l’empaleur.

Il y a de la caricature brillante avec en particulier des mises en scène géniales de ce qui devrait faire peur. Cela commence bien avec Anne Bancroft qui fait vibrer gravement sa voix en agitant son os hyoïde. C’est du même ordre que les hennissements systématiques des chevaux dans Frankenstein Junior, lorsque Frau Blücher s’exprime. Ou le bruit rythmé des noix de cocos, qui dispensent de chevaux, tout en trompant le spectateur, dans Monty Python : Sacré Graal.

Et en fait cela me fait bougrement penser aux détournements de Tex Avery. Il faut un certain génie pour se permettre cela.

Les détails sont soignés. C’est l’occasion de replacer les protagonistes dans une certaine « réalité » du quotidien. Comme pour ce sang qui gicle partout et pour lequel il aurait fallu mettre des journaux parterre. Mais aussi cette fenêtre malencontreusement fermée sur laquelle le vampire se crashe. Les gags sont nombreux, bien conçus et bien exécutés.

Et bien entendu ce coquin de Mel Brooks, comme Roman Polanski avec Sharon Tate, nous gratifie de femmes superbes dans une association relevée de sexe et de sang. Amy Yasbeck et Lysette Anthony sont chargées de titiller nos sens. Elles y parviennent aisément, en se montrant toujours à deux doigts de la pâmoison érotique. ” Mais qu’est-ce que vous faites aux meubles ? ” Cf photo en haut de l’article.

  • Vivons heureux, vivons cachés des commissaires woke ultra-féministes. Ne leur dites pas que ces films existent.

Leslie Nielsen est à son aise dans ce différentiel entre l’homme rangé qu’il semble être et sa loufoquerie fondamentale, qu’il exprime ici comme dans d’autres films.

Peter MacNicol fait une excellent Thomas Renfield. Le sujet « insecte » et les échanges auquel il donne lieu, sont géniaux.

Pour une fois, j’ai vu le film en anglais. Et ce n’est pas mal du tout. On profite de plus de subtilités dans les accents et les dialogues. C’est particulièrement vrai pour Mel Brooks en Dr Abraham Van Helsing, qui est terriblement « Abraham » pour le coup.

Cela n’a rien à voir avec le stupide Dracula de Francis Ford Coppola 1992, comme je l’ai lu ici ou là. C’est au contraire une référence explicite à nosferatu 1922 de murnau. Le terme de Nosferatu repris par Mel Brooks, n’appartient qu’à Murnau (question de copyright).

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_des_morts-vivants

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dracula,_mort_et_heureux_de_l%27%C3%AAtre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bram_Stoker

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